Car Life
Toutes les Ferrari de l’histoire [années 2000]

Longtemps, une Ferrari pouvait se résumer à un moteur qui chante comme une diva, installé dans une sublime carrosserie. Des autos délicieusement imparfaites, ce qui est normal puisqu’il ne s’agissait que de voitures de course contrariées.

Enzo

2002-2003 – 349 exemplaires – V12, 660 ch – 350 km/h – Cote 2015 : 850 000 €

Question : fallait-il apposer le prénom du fondateur à une auto de route ? Nul doute que, de son vivant, le commendatore n’aurait jamais accepté. Ni pour une voiture de compétition, encore moins pour une routière. Néanmoins, s’il avait conduit sa voiture éponyme, il n’aurait peut-être pas fait la différence avec l’une de ses dernières autos du Mans par exemple. Si Ferrari a osé l’appeler ainsi, c’est aussi parce que cette supercar est capable de résumer à elle seule la conjugaison parfaite des modèles de compétition et des productions civiles, dans la mesure où la Enzo utilise (réellement, ce n’est pas du marketing) des technologies de monoplaces de grands prix et qu’elle est capable de se conduire dans la circulation de tous les jours sans aucun problème. Oui, « une F1 au quotidien » est une formule qui définit assez bien la philosophie de la voiture.

612 Scaglietti

2004-2011 – 4 350 exemplaires – V12, 540 ch – 315 km/h – Cote 2015 : 60 000 €

Sergio Scaglietti et les Pininfarina ne faisaient pas tout à fait le même métier. Si on connait tous les traits de génie des seconds (père et fils) sur la planche à dessin, le premier moins connu, avait plutôt en charge la construction ou l’assemblage des voitures de course. A vrai dire, Enzo Ferrari entretenait de véritables relations d’amitiés avec lui, ce qui n’était pas le cas avec Batitsta Pininfarina. Scaglietti savait ce qu’était une auto de course et cette passion commune amena les deux hommes à des collaborations de génie, notamment la sublime 250 Testarossa de compétition de 1957. La 612, produite du vivant de Scaglietti (il disparut en 2011 à l’âge 91 ans) se veut à la fois hommage à l’homme et vitrine du style des Ferrari 4 place. A vrai dire, même si cette imposante GT (4,90 m) reste très élégante, le résultat est un peu décevant à l’œil et plus encore à l’usage. La finition marque un pas en arrière et le niveau d’équipement est assez inexplicable : pas de GPS, pas d’antibrouillard avant, pas de radar de stationnement… Au volant, la boîte robotisée « F1 » déçoit par sa lenteur et les freins déclarent forfait assez rapidement sur route tourmentée, sans même parler de circuit. La dernière Ferrari « pas parfaite ».

F430

2004-2009 – 19 200 exemplaires – V8, 490 ch – 315 km/h – Cote 2015 : 64 000 €

Si les Ferrari ont longtemps fait rêver, c’était surtout pour leur style, leur moteur et leur image. Depuis une dizaine d’années, les productions de Maranello sont devenues des engins qui seraient considérés comme les meilleures voitures du monde, même si elles ne s’appelaient pas Ferrari. En toute objectivité donc. La F430 fait partie des voitures les plus grisantes à conduire de son temps. Icône de l’automobile sportive par excellence, elle brille également sur circuit. Détail important, la qualité de finition est du niveau du reste : sérieuse.

599 GTB

2004-2009 – 4 612 exemplaires – V12, 620 ch – 330 km/h – Cote 2015 : 100 000 €

A la question « quelle est pour vous la meilleure Ferrari », la réponse, un peu facile du commendatore était invariable : « la prochaine ». Avouons qu’il n’était pas bien difficile de faire mieux, techniquement parlant, qu’une Ferrari d’autrefois, souvent bourrée de défaut. Désormais, c’est le contraire. A chaque essai d’une voiture frappée du cavalino rampante, on se demande comment il sera possible de faire mieux avec sa remplaçante. La 599 GTB qui aura une carrière très courte, marquera un immense pas en avant par rapport à la 550 Maranello dans tous les domaines. « La meilleure GT de tous les temps » avions-nous dit à l’époque. Depuis, la F12 a atteint des niveaux que nous ne soupçonnions pas. Ferrari est bien vivant.

La hiérarchie sur circuit

Ferrari a la particularité de posséder depuis toujours sa propre piste, située à quelques centaines de mètres de l’usine. Y sont testées les autos de course, mais également toutes les productions routières. De quoi établir un palmarès unique à travers les âges et les gammes, dans lequel la performance de la F12 laisse pantois. Plus encore que le chrono de la LaFerrari voiture extrême à 1,2 million d’euros. Rappelons que la F12 est une GT routière, avec tous ses accessoires de confort et ses pneus sculptés. La progression des voitures du route est infiniment plus spectaculaire que celle des F1, bridées années après années par la réglementation. Ainsi, Alesi avait-il déjà réalisé 1m00s70 il y a plus de vingt ans. Voici quelques chronos significatifs de ces dernières années.

  1. F1 Ferrari F2003-GA            0’59″71 (2003)
  2. Proto Ferrari 333 SP              1’11″9 (1995)
  3.  Ferrari FXX                          1’18″0 (2007)
  4.  Ferrari LaFerrari                   1’19″0 (2014)
  5.  Ferrari F12                            1’23″0 (2013)
  6. Ferrari 458 Speciale              1’23″5 (2014)
  7.  Ferrari Enzo                          1’24″9 (2002)
  8.  Ferrari 599 HGTE                 1’26″5 (2009)
  9.  Ferrari F50                            1’28″0 (1995)
  10. Ferrari F40                             1’30″0 (1987
  11.  Ferrari 550 Maranello        1’34″0 (1997)
  12.  Ferrari 288 GTO                   1’36″0 (1984)
  13.  Ferrari Testarossa                 1’36″5 (1984)
  14.  Ferrari 456 GT                      1’40″0 (1992)
  15.  Ferrari 328 GTB                   1’44″0 (1985)



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