Longtemps, une Ferrari pouvait se résumer à un moteur qui chante comme une diva, installé dans une sublime carrosserie. Des autos délicieusement imparfaites, ce qui est normal puisqu’il ne s’agissait que de voitures de course contrariées.

365 GTC/4 

1971-1972 – 500 exemplaires – V12, 320 ch – 260 km/h – Cote 2015 : 58 000 €

C’est clair. En termes de style, Pininfarina se cherche à cette date. Ne voulant pas céder à la vague des « soucoupes volantes », évocatrices de notre vision de l’an 2000 à cette époque, le maître italien (Sergio, qui a pris le relai de son père Battista disparu en 1966) présente en 1971 la seule Ferrari laide depuis la 166 Inter de 1948. Conséquence, elle cote aujourd’hui le prix d’une banale berline allemande. A saisir ?

365 GT/4

1972-1985 – 400i  – 2 908 exemplaires – V12, 340 ch – 250 km/h – Cote 2015 : 48 000 €

Elle est restée comme l’une des autos les plus élégantes de son époque, et les puristes continuent de la bouder. Tant pis pour eux. La lignée des 400i mérite pourtant bien tout le respect dû à une ligne qui fera date chez Pininfarina, car en rupture totale avec tout ce qui avait été présenté jusqu’alors à Maranello. Elle dispose d’un sublime V12 dont les enfants peuvent également profiter aux deux petites places arrière. A acheter, assurément.

Dino 308 GT/4

1973-1980 – 2 826 exemplaires – V8, 255 ch – 250 km/h – Cote 2015 : 40 000 €

Voiture intéressante dans l’histoire de la marque, la Dino deuxième du nom a fait couler beaucoup d’encre. Déjà, elle devait être la première Ferrari présentée depuis l’entrée de Fiat et on peut dire que les adeptes du changement n’ont pas été déçus : première carrosserie confiée à Bertone (styliste attitré de Fiat), moteur central + quatre places + coffre arrière, soit trois caractéristiques à priori incompatible entre elles, et logo Dino. Détail que tout le monde semble avoir oublié : la 308 GT/4 était une excellente voiture qui s’échange aujourd’hui contre une bouchée de pain. Là aussi, à acheter avant la réhabilitation.

365 GT/4

1973-1984 – BB 512 – 2 323 exemplaires – Flat 12, 380 ch – 290 km/h – Cote 2015 : 130 000 €

Ca y est. Après sept ans de réflexion (la Miura a été présentée en 1966), Ferrari accepte la loi du moteur arrière pour son modèle porte-drapeau. Et histoire d’aller un peu plus loin, les motoristes conçoivent un douze cylindres, non plus en V, mais à plat, ceci afin de placer le centre de gravité de la voiture le plus bas possible. Le comportement global de la série des BB se révélera bien meilleur que celui de la Daytona.

308 GTB/GTS 

1975-1982 – 12 144 exemplaires – V8, 255 ch – 252 km/h – Cote 2015 : 50 000 €

Un best-seller. Longtemps restée la Ferrari la plus vendue de l’histoire (détrônée seulement par la 360 Modena une vingtaine d’années plus tard), la 308 est l’emblème d’une époque pour la marque au cheval cabré. Avec elle, c’est l’installation d’une nouvelle gamme de produits à moteurs V8, cette fois sous la marque Ferrari et non pas Dino. Fini, la production à l’unité, place à l’industrialisation. Cette période marque aussi le début des Ferrari très mal finies. Un cancer qui affectera tous les modèles du cavalino pendant plus de vingt ans. De quoi laisser la porte ouverte à Porsche, irréprochable sur ce point. Dommage, car la 308 était une très belle voiture.