Michel Guégan
Road trip : zénitude helvétique

Suisse et Lexus sont deux mots qui vont très bien ensemble… Même calme apparent, même souci d’efficacité, une même force tranquille qui peut parfois paraître édulcorée. Promenade en fédération helvétique à bord du SUV NX 300h…

TAG-HEUER : la course avec la montre

Après quelques vicissitudes, TAG-HEUER a repris sa marche en avant, ouvrant notamment un centre de production et de contrôle à Chevenez. La précision dans l’assemblage des mouvements comme l’exigence de qualité évoquent l’univers automobile. Rappelons à ce propos l’implication de TAG-HEUER en Formule 1 et la création de deux icônes horlogères dans l’histoire de la marque, la Carrera et la Monaco.

Omotenashi : l’hospitalité à la japonaise

On le découvre jour après jour, les Japonais adorent utiliser des mots de leur langue comme autant de symboles de leur civilisation. On se souvient du terme « Kaizen », utilisé dans l’industrie automobile, et qui présidait à un processus d’amélioration continue (cf Wikipedia), une formule reprise depuis par les constructeurs européens. On a évoqué les artisans Takumi, voici la tradition de l’Omotenashi, l’art de l’hospitalité à la japonaise. Réelle dans la vie sociale au Japon, ressentie par tous les touristes ou voyageurs, cette culture s’applique également dans l’accueil des clients dans les concessions et même dans le traitement de l’habitacle.

Musée Chaplin : magique !

En 1952, Charlie Chaplin, poursuivi par le FBI pour de supposées sympathies communistes, doit s’exiler en Europe car le gouvernement américain refuse de renouveler son visa (il est Britannique).Il s’installa alors tout près de Vevey, au bord du lac Léman dans une belle demeure entourée d’un parc magnifique. Charlie Chaplin (et sa grande famille !) y vécut jusqu’en 1977 mais c’est en 2 000 que naquit l’idée de créer un musée. S’y associèrent la fondation Chaplin bien sûr, mais également des investisseurs privés, un architecte suisse, un muséographe québécois et des compagnies suisses. Si la demeure de Chaplin se visite avec plaisir, le studio consacré à son oeuvre cinématographique est magistrale tant par sa scénographie que par les personnages des films qu’on y découvre grâce à Grévin.

Nestlé : au cœur du nid

Non, la marque Nestlé n’est pas née avec Georges Clooney et des capsules de café Nespresso. L’histoire est bien plus belle. Un jour, le bon docteur Nestlé inventa la poudre qui sauvera de nombreux enfants, se substituant ainsi au lait maternel. La légende était était née et le « petit nid » (traduction francophone de Nest’Le) devient une entreprise florissante qui débordera très vite du cadre helvétique pour se développer aux Etats-Unis. Un musée reconstitue cette belle histoire.

Polynésie des Alpes

S’il n’y avait le profil des montagnes à l’horizon, l’hôtel Palafitte prendrait des allures de resort alangui le long d’un atoll de Polynésie. Chaque bungalow dispose de son accès privé au lac de Neuchâtel… Baignade recommandée, même si parfois, le lac sort de sa torpeur (mais oui !) et bouscule les plaisanciers imprudents.

Au volant de la Lexus NX 300h

Une question pour commencer…Quelle est l’activité, sportive ou ludique, la plus périlleuse pour l’intégrité d’une montre ? Le squash, le golf, le tennis, le ski ? Non, vous n’y êtes pas…La partie de cartes ! La vraie, la célèbre, à la Pagnol, où l’on se fend le œur, où l’on coupe en tapant sur la table d’un poing vengeur…Accroché au poignet comme un  naufragé à son radeau, la montre se prend des mauvais coups, incapable de se protéger ! Nous sommes chez TAG/Heuer, au laboratoire d’essai, où les montres sont exposées aux pires sévices…Comme les voitures de course, elles aussi poussées dans leurs derniers retranchements. D’ailleurs, Tag/Heuer ne renie pas cette analogie si l’on se rappelle que deux des best-sellers de la marque évoquent le sport automobile : la Carrera, née en 1963 en hommage à la célèbre Carrera Panamerica mexicaine et la Monaco, née en 1969, et rendue célèbre par le film « Le Mans », portée par Steve McQueen. La production et l’assemblage des mouvements ont pris place à Chevenez, tout près de la frontière avec la France. Histoire de souligner l’apport de la main d’œuvre frontalière dans le développement de la filière horlogère, que ce soit dans ce coin du jura suisse ou, plus au sud, dans la vallée de la Joux. Précisons à cet égard que parmi ces milliers de frontaliers, de nombreux ingénieurs sont issus de la filière automobile, nourrie dans le bassin Belfort-Montbéliard-Héricourt. Car s’il demeure un fossé entre le monde artisanal de l’horlogerie et l’industrie automobile, des passerelles demeurent comme celles de la précision des assemblages, le contrôle qualité et bien sûr le savoir-faire humain. Comment ne pas comparer ces artisans horlogers qui exécutent pièce par pièce (quasi invisibles à l’œil nu !) les mouvements des montres avec les  maîtres artisans japonais de Lexus, les Takumi. Ceux-ci, en combinaison noire et blanche, en gants blancs, inspectent chaque voiture, passant la main sur la tôle comme sur le cuir, à la recherche d’une imperfection. Comme leurs homologues dans les ateliers, leur science est le fruit d’une longe expérience. Les Takumi (dont le nom signifie en fait un artisan d’excellence) comptent au moins 25 ans d’expérience et forment leurs successeurs. Pour l’heure, nous naviguons de lac en lac, dans cet univers hors-sol que constitue la fédération de Suisse. Tout y est « propre en ordre », la circulation est apaisée, comme la conduite de notre SUV Lexus NX 300. Après le lancement en 2004 du premier SUV hybride, le 400 H à moteur V6, puis du 450 H en 2009, le NX 300 renoue avec la tradition des SUV Medium de la gamme inauguré en 1998 par le RX 300. S’il était adapté au marché américain notamment, le RX 300 pouvait difficilement convaincre en Europe dans un marché dominé par le diesel. Il fallut donc attendre 2014 pour qu’apparaisse enfin le NX 300 H. On a souvent reproché aux SUV leur fadeur esthétique ou tout au moins leur manque d’originalité. Avouons qu’il est parfois difficile de les distinguer dans un la circulation…Ce ne sera pas le cas du NX ! Avec sa calandre en triangle, ses lignes acérées et son vitrage étroit, le NX évoque ces guerriers japonais revêtus d’armures agressives. Surprenant la première fois et puis on s’habitue car l’ensemble n’est pas dénué d’élégance. Audacieux lui aussi,  le tableau de bord déçoit par la faute d’une console centrale trop chargée de boutons en tous genres. La logique « un bouton une fonction » a ses limites et il ne serait pas étonnant qu’à l’avenir une simplification soit envisagée d’autant que cet « acné » affecte également les autres modèles de la gamme. Rien à dire, en revanche, quant à la qualité perçue, la finition et le confort des sièges. Le coffre est vaste en apparence (555 l) mais peu accessible (seuil élevé) et souffre d’une hauteur réduite. Un emplacement est disponible sous le plancher et le dossier de la banquette arrière se replie électriquement. Les places arrière sont généreuses (empattement de 2,60 m) et bénéficient de l’absence d’un tunnel central dans la version 4×4. Car la transmission arrière est, dans ce cas, assurée par un moteur électrique. Au départ, le NX évolue en deux roues motrices à travers un moteur thermique quatre cylindres 2,5 l de 155 ch appuyé par un moteur électrique de 143 ch, soit 197 ch cumulés. En version intégrale, le moteur électrique développe 63 ch mais cela ne change pas le total. La transmission utilise une boîte auto CVT dont la particularité est d’offrir une multitude de rapports au prix d’un glissement qui peut s’avérer pénible dans certaines conditions. En Suisse, c’est parfait (tout au moins en plaine!) car les conditions de roulage sont lissées à tel point qu’elles donnent l’illusion de rouler au coeur d’une civilisation de voitures autonomes. Le NX y est à son aise dans le sens où, démarrant en électrique, il gère ensuite son rendement moteur, se glissant en douceur dans la circulation. La conduite d’une voiture à boîte CVT demande une certaine accoutumance : si vous avez le pied lourd, ce sera insupportable car, à la recherche du rapport idéal, le moteur va mouliner comme un malheureux. Accélérez progressivement, sentez le couple agir, puis tout doucement relâchez la pression…On est d’accord, c’est délicieux ou exaspérant, c’est selon ! On peut néanmoins s’interroger sur la logique développée par Lexus : pourquoi ne pas avoir utilisé une boîte double embrayage bien plus agréable à l’usage, ni proposé, sans aller jusqu’au rechargeable, une autonomie électrique accrue (un km maxi avec ce NX, à faible allure) ? La réponse est fournie par le Président lui-même de Lexus Europe (cf interview)…Parce qu’ils n’ont en pas besoin ! En Amérique du Nord, marché de prédilection, les automobilistes évoluent à allure constante, quasiment sans rupture de rythme. La boîte CVT n’est donc plus un problème. En outre, comme le diesel est peu répandu et apprécié, une voiture essence hybride « light » suffit à leur bonheur pour respecter les normes environnementales et offrir une douceur à toute épreuve. En Europe, on y vient tout doucement, notamment dans les pays nordiques, mais en France tout est question de tempérament et… d’âge probablement. Ce NX, comme l’ensemble des Lexus, est agréable à vivre car le soin apporté à la finition, au confort, à l’ergonomie, à la sono (système audio Mak Levinson sur le haut de gamme), à l’insonorisation générale, procure une grande sérénité, à l’instar du Zen revendiqué par les Japonais. La marque Lexus n’est pas un cas exceptionnel en automobile si l’on se souvient que les Japonais (Honda par exemple dès les années 90) ont souvent insisté sur cet idée de bien-être, leurs marchés de prédilection (Est asiatique, Etats-Unis) privilégiant cet aspect. En termes de tenue de route, les conditions d’essai ne nous permettent pas de proposer un jugement cohérent mais le roulis est bien maîtrisé. On l’a dit, l’ensemble motorisation hybride/boîte CVT est très à l’aise en ville et sur des sites péri-urbains mais bruyant à bonne allure, notamment lors des relances. Un  phénomène plus sensible que sur le V6 du grand frère 450 H. En termes de consommation, on ne s’attardera pas sur les valeurs théoriques fournies par le constructeur mais, dans la vraie vie, le NX dépasse de peu les 8 l/100 km, avec des valeurs de CO2 de 118 (2WD) et 121 g (4WD). Lexus annonce un prix de base de 40 490 € pour le NX 300h 2 WD de base, mais il rapidement monter en gamme pour jouir d’un équipement réellement premium car les options sont inexistantes dans les gammes intermédiaires. Au final, l’addition peut s’avérer lourde !

Lexus tente de se démarquer de la concurrence au cœur des SUV premium, à travers un design audacieux, une finition hors-pair, un après-vente performant, tout en surfant sur l’hybridation, spécialité de la maison mère Toyota. Pour l’instant, ce cocktail suffit à leur bonheur car les objectifs sont modestes. Toutefois, l’emballage, SUV ou coupés, aussi flatteur soit-il, mériterait un supplément d’âme, un zeste de dynamisme, pour ne pas tomber dans l’aseptisation. D’autant que les prix ne sont pas anodins…

LEXUS NX 300h 4 WD Executive

  • CO2                                           121 g/km
  • MOTEUR                                   Avant, 4 cyl.+ 2 mot.électriques
  • CYLINDRÉE                              2 494 cm3 
  • PUISSANCE                              197 ch à 5 700 tr/min 
  • COUPLE                                    210 Nm à 4 200 tr/min (thermique)
  • TRANSMISSION                        intégrale
  • BOÎTE                                       Automatique CVT
  • PNEUMATIQUES                       225/60 R18
  • DIMENSIONS (LxlxH)                4,63 x 1,84 x 1,64 m 
  • COFFRE                                    555 litres 
  • POIDS                                       1 785kg 
  • RÉSERVOIR                              56 l 
  • VITESSE MAXI                          180 km/h 
  • 0 à 100 KM/H                             9,2 s
  • CONSOMMATION MIXTE          5,3 l/100 km 



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