Du haut de ses 165 centimètres et avec ses 58 kilos tout mouillés, Alain Prost possède le parfait gabarit du grimpeur. A 62 ans, il affiche un physique de sportif de haut niveau. C’est que le quadruple champion du monde français à un secret : le vélo, qu’il partage avec Richard Mille.
C’est à la fin de sa carrière de pilote qu’Alain Prost s’est découvert cette passion pour la petite reine. Une passion qu’il partage avec Richard Mille, à tel point que les deux hommes ont décidé de créer une montre « Alain Prost » dédiée au vélo. Richard Mille avait déjà offert l’une de ses créations à un cycliste de renom, le Britannique Mark Cavendish. Mais comme le précise Prost, Richard voulait créer un objet horloger spécifique. Un projet qui a enthousiasmé l’ancien pilote, toujours attiré par la technique et amoureux des belles mécaniques.
Prost a découvert les plaisirs du vélo « sur la tard ». « Lorsque je courrais en Formule 1, je faisais du footing, du ski de fond et … du golf pour entretenir mon physique et travailler la concentration et la précision. C’est au cours de mon année sabbatique (en 1992)que mon kiné et ami Pierre Baleydier (ex coureur cycliste et vainqueur de deux Paris-Brest) m’a convaincu de me mettre en selle pour préparer mon retour sur les circuits. Je commençais à avoir mal à un genou et des problèmes de dos et je me suis laissé tenter. J’ai commencé sur un VTT et franchement, je n’étais pas au top. » Mais pour le moins, ce fut une révélation. « Comme chaque fois que l’on découvre un sport, on souffre et on se rencontre à quel point c’est technique. C’est cette difficulté qui m’a poussé à relever le challenge. » Parti pour s’acheter un VTT, plus polyvalent, Prost tombe en arrêt devant la beauté des vélos de course. « L’objet m’a plu. En plus, avec une bande de potes à l’époque, on s’est lancé un défi un peu fou lorsqu’on on a appris qu’Amaury Sport allait organiser la première « étape du Tour » pour des cyclotouristes en 1993. » Avec le Tourmalet, l’Aubisque, le Soulor, trois cols mythiques du Tour de France, c’était un sacré challenge. « C’était un peu fou, limite dangereux car lorsque j’ai participé à cette épreuve, à l’été 1993, je courrais pour Williams-Renault et j’étais en lutte pour le titre mondial. »
Prost découvre alors l’exigence du vélo et l’incroyable difficulté de ce sport « Un jour, je crois que j’ai mangé un poulet entier après une étape tellement j’étais affamé. J’ai retrouvé cet esprit de compétition qui me plaisait et un énorme challenge physique. Je me suis rendu compte aussi que la course automobile pouvait être bénéfique pour le vélo. En F1, le cœur bat souvent entre 160 et 200 pulsations. Or, le cœur est essentiel pour faire circuler l’oxygène contenu dans le sang. Après, pour se sentir bien, pour ne plus sentir la douleur dans les jambes c’est une question d’entrainement et surtout de régularité. Très vite je n’ai pas pu me passer des sorties à vélo. »
Aujourd’hui encore, sans être un stakhanoviste, Prost essaye de s’astreindre à un programme régulier malgré l’obligation de se déplacer sur les Grand Prix de Formule 1 pour assurer son rôle d’ambassadeur pour l’équipe Renault et de consultant pour Canal Plus. « J’ai un programme assez précis, mais je ne compile pas mes sorties et mes entrainements. Je suis incapable de dire combien de kilomètres j’ai fait depuis mes débuts à vélo, mais ça se compte en milliers de kilomètres bien sûr. Compte tenu de mon emploi du temps chargé, les bonnes années, j’approche les 10 000 kilomètres. C’est loin des vrais amateurs qui accumulent plus de 15000 kilomètres. La montre que Richard va présenter intégrera ce type de paramètres bien sûr. Un compteur kilométrique précis dans une montre, ça représente un gros challenge technique, mais c’est passionnant à étudier. Avec Richard on a des discussions un peu dingues pour tenter d’imaginer ce que sera cette montre tant du point de vue technique que de l’esthétique. Sans jamais oublier que chaque montre que Richard créer pour un sportif doit résister aux contraintes spécifiques de son sport.»
D’ailleurs la notion de temps, sans être aussi cruciale qu’en Formule 1 où tout se joue au centième de seconde, est elle aussi un paramètre qui obsède les cyclistes.« Sur le vélo, il ne s’agit pas de « claquer » un chrono a chaque sortie, mais de savoir où on en est en termes de rythme cardiaque, de moyenne, de variation de dénivelés. Intégrer toutes ces données, dont certaines seront « compilées » dans la montre que nous préparons avec Richard. Cela permet de se fixer des objectifs personnels mais aussi de mieux se connaître lorsqu’il s’agit de se mesurer à la concurrence ou simplement d’effectuer des sorties en club. Personnellement, je ne regarde pas trop le compteur de mes vélos. J’ai une dizaine de vélos et tous avec des compteurs différents. Alors, voilà un élément qui sera intégré dans la montre par exemple.»
Chez un champion de la trempe de Prost, la compétition n’est jamais loin. S’il participe à une demi-douzaine de courses par an, son année 2017 sera marquée par sa participation au championnat du monde Masters (le 27 août à Albi). « Faute de m’être entraîner comme je le voudrais, je sais que je ne serai pas top/top, mais c’est un objectif que je me suis fixé. » Et lorsqu’il est question de compétition, donc de vitesse, le naturel revient chez Alain Prost. Celui d’un champion qui a paradoxalement toujours privilégié la prudence. « Il y a entre 300 et 1 000 engagés dans les courses cyclo-sportives auxquelles je participe, alors ça frotte toujours un peu, et ça va vraiment très vite. S’il pleut, je ne prends même pas le départ. Et j’essaye de rester à l’écart des risques de chute. Au début du printemps, je suis tombé à « deux à l’heure », j’ai mis trois semaines à m’en remettre. » Alors ne croyez pas que son sens de la trajectoire et son habitude de la vitesse incitent Prost à tenter le diable dans les descentes. « Ça dépend bien sûr de l’état de la route, mais je ne suis pas très bon dans cet exercice. Comme en voiture, il faut surtout anticiper. C’est le secret pour rester en selle. »
RM 70-01 Tourbillon Alain Prost
Produit a seulement 30 exemplaires, ce nouveau modèle dérivé de la forme tonneau chère à la marque présente une architecture particulièrement attendue et innovante. Le boîtier est en carbone TPT, ultra-léger et quasi-inaltérable. Les lignes tendues et incurvées sont maintenues par des vis BTR et spline, ont été dessinées pour offrir le port le plus agréable au poignet droit et une lecture optimisée de l’heure lorsque les mains sont positionnées sur le guidon. Le titane grade 5 est omniprésent dans la RM 70-01. Sa platine traitée PVD et ses ponts microbillés évoquent les cadres de vélo tout en assurant une rigidité maximale. La réserve de marche de 70 heures est visible à 5 h grâce à un indicateur alimenté par un différentiel planétaire. Le calibre RM 70-01 intègre également une complication inédite, un totalisateur kilométrique mécanique permettant de comptabiliser les distances parcourues par son propriétaire.