Les éditos de Paul Belmondo [SUV – Anciennes- Vettel]

Deux-tiers des véhicules premium sont des SUV ! Les voies du marketing automobile ne sont pas impénétrables, mais décidément très compliquées à anticiper.

Un numéro consacré au SUV dans un magazine lifestyle comme Car Life peut passer pour une incongruité. En réalité, consulter les parts de marché des différents modèles dans le segment du luxe apporte une réponse absolument implacable : deux-tiers des véhicules haut de gamme vendus dans le monde sont des SUV ! Oui, près de 70% dans le seul segment premium, et encore 20% sur toute la production globale, ce qui représente tout de même 18 millions de voitures vendues par an. Comment l’expliquer ? Uniquement par l’irrationnel, comme le démontre notre grand dossier sur ce sujet. Le style, l’image, la position de conduite, le tempérament, l’air du temps… autant de critères parfaitement subjectifs qui ont construit en quelques petites années un véritable phénomène économique. Les voies du marketing automobile ne sont pas impénétrables, mais décidemment très compliquées à anticiper. C’est aussi pour cela que cet univers est passionnant.

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En sismologie, on appelle répliques une succession de petits tremblements de terre qui suivent un séisme majeur. Après la vente du siècle de Rétromobile en février dernier, nous sommes en plein dedans,  le marché de la voiture ancienne n’ayant cessé de s’agiter depuis. Les prix continuent de monter et on peut craindre un phénomène de bulle spéculative comme en 1991. Une rencontre avec mon ami Hervé Poulain, le pape des commissaires-priseurs, s’imposait donc. Lisez notre interview pages suivantes, et vous comprendrez pourquoi ça n’est pas prêt de se calmer. D’abord parce que le marché est sain : les voitures qui se vendent sont de belles voitures, à quelques rares exceptions près dont la valeur va se réguler avec le temps. Et surtout, par rapport au XXème siècle, ce marché est devenu mondial et il y aura toujours un amateur, si ce n’est en France, mais au Japon, au Qatar ou en Californie, pour acquérir une merveille.

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Enfin, impossible ici, de ne pas souligner l’inattendu et rafraichissant retour aux affaires de Ferrari en Formule 1. Du côté de Maranello, rester deux ans sans la moindre victoire occasionne forcément une crise majeure. Luca di Montezemolo n’y a pas survécu et les différents patrons qui se sont succédés à la tête de la scuderia depuis le départ de Jean Todt non plus. Alors, le bien nommé Arrivabene peut remercier le ciel (il n’y est pas pour grand-chose) et surtout ses équipes techniques d’avoir réussi durant l’hiver à combler une partie du retard de la rossa sur Mercedes. Ces progrès auraient-ils suffi avec un Alonso au volant ? Nul ne le saura. Toujours est-il que l’on peut s’interroger, une fois de plus, sur les errements de la carrière de ce pilote, peut-être encore le plus rapide de tous en conditions de course, et qui cumule depuis 2008 les mauvais choix de carrière. Parti de chez McLaren -qui avait la meilleure voiture du plateau- car il ne s’entendait pas avec Hamilton et parti de chez Ferrari où ses relations avec Räikönnen étaient inexistantes. Bien sûr, on s’attendait en ce début de saison à ce que la McLaren-Honda soit en difficulté, mais peut-être pas autant que ça. Bien sûr, on s’attendait à ce que la Ferrari fonctionne un peu mieux que l’an dernier, mais certainement pas autant que ça. Au final, Vettel a terminé premier à Sepang et Alonso dernier. A cette occasion, le quadruple champion du monde allemand aura certainement convaincu tous ceux qui doutaient de lui, après sa saison ratée de l’an dernier, qu’il est du niveau d’un Prost, d’un Senna ou d’un Schumacher : pas seulement un prodige du volant, mais un individu capable de fédérer une équipe de 1 000 personnes derrière lui, pour les conduire à la victoire.



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