Les éditos de Paul Belmondo [plaidoyer pour l’environnement]

L’écologie semble s’acharner à rester la cause défendue par les incompétents, les dogmatiques, les ignorants, les opportunistes, les démagos, ou tout à la fois

Que j’aimerais que les défenseurs du monde automobile cessent de râler après le discours écologiste. Oui, j’aimerais. J’aimerais que chacun veuille rejoindre le même objectif (ce qui est certainement le cas), mais à peu près avec la même approche.

Or, l’écologie semble s’acharner à rester la cause défendue par les incompétents, les dogmatiques, les ignorants, les opportunistes, les démagos, ou tout à la fois (si, si, ça existe). Alors, s’il faut reconnaître un grand nombre de qualités à Nicolas Hulot, ci-devant ministre de la Transition écologique et solidaire, il n’en reste pas moins que son sens de la contradiction et ses problèmes de calculs posent, maintenant qu’il est aux affaires, un réel problème politique. D’autant que l’on peut supposer qu’un homme qui a disputé le Paris-Dakar au volant d’un Range Rover à moteur V8 (certes, il y a fort longtemps, on lui pardonnera, tout comme à Yann Arthus-Bertrand), sait de quoi il parle lorsqu’il affirme, par exemple, qu’il faut tout simplement supprimer la Formule 1 car elle pollue trop et envoie un mauvais message au monde entier. En effet, les passionnés de sport automobile sont suffisamment bêtes pour penser que les vingt monoplaces qui disputent à peu près autant de grands prix chaque année, contribuent de façon vraiment déterminante au réchauffement climatique d’une planète peuplée de quelque 7,5 milliards d’individus. Il est donc urgent de leur envoyer un autre message. C’est là où l’affaire se complique, car Monsieur Hulot s’exprime maintenant en tant que ministre. Et que certaines de ses inepties, consignées à l’encre d’or du ministère, deviennent la politique environnementale de notre pays pour les prochaines années.

Ainsi, notre professeur Nimbus n’a-t-il pas peur de déclarer qu’un grand constructeur automobile européen a déjà pris le parti de ne plus produire que des véhicules électriques dès 2019. Ah bon ? Cette information nous aurait-elle échappé ? Non, tout simplement, Nicolas Hulot confond voiture électrique et voiture hybride, ce qui fait quand même une sacrée différence (une hybride roule en moyenne 10% du temps sur son énergie électrique, le reste sur son moteur essence) et voulait parler de Volvo, qui en effet, n’aura plus que des modèles hybrides dans sa gamme à cet horizon. Ce n’est pas le plus grave. S’appuyant sur cet exemple, il dévoile dans son très solennel Plan Climat, l’objectif de supprimer purement et simplement le moteur diesel, mais aussi le moteur essence, d’ici à 2040. Rien que ça ! Entre temps, il promet d’aligner la fiscalité essence-diesel ; comprenez que le diesel va coûter aussi cher que l’essence, et non pas l’inverse évidemment.

100% de voitures électriques, pourquoi pas : en plus de vingt ans, il est tout à fait possible de transformer les réseaux de carburant fossile en distributeur d’énergie électrique. Et d’ici là, la technologie aura suffisamment progressé pour réduire le temps de charge et augmenter l’autonomie, voire généraliser un système d’échange rapide de batteries en station-service. Mais là où l’on crie à nouveau au fou, c’est quand notre ministre de l’Ecologie veut également supprimer la principale source d’énergie électrique de notre pays : le nucléaire ! Que fait-on alors ? Recouvrir toutes les campagnes de France d’éoliennes ne suffirait évidemment pas à subvenir à la consommation de 35 millions de véhicules. C’est absurde, démago et dessert la cause qu’il est censé défendre. Car oui, la transition passe bien par 100% de voitures hybrides et nous sommes déjà sur cette voie. Oui, la sagesse voudra que les espaces urbains soient réservés à des moyens de transports collectifs et individuels non polluants (et non pas bêtement interdits à tous véhicules). Mais surtout, la production d’électricité se doit d’être la plus respectueuse possible de l’environnement sinon, cette révolution industrielle ne sert à rien. Ce qu’on attend d’un ministre, ce n’est pas de le dire, c’est de nous expliquer comment on le fait.



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