Car Life
Les 100 voitures qui ont fait l’histoire de l’automobile [5/8]

Après plus de cent ans d’existence, et parvenue à une époque cruciale de son développement, l’automobile peut légitimement revendiquer son entrée dans les livres d’histoire. Un passé qui fascine maintenant tous les amateurs de voitures, y compris les plus jeunes, intérêt grandissant à mesure que les restrictions routières nous incitent à nous déplacer différemment (plus de moteur thermique ? voire plus de conducteur un jour ?). Guide pratique pour le débutant, mini encyclopédie pour l’amateur éclairé, mémo forcément contestable pour l’expert, ce grand dossier n’a d’autre vocation que de susciter passion, étonnement et parfois émerveillement devant ce parterre de jouets éternels.

5. Les actrices

Elles ont joué le premier rôle dans les plus grandes productions cinématographiques ou télévisuelles. La place de l’automobile sur les écrans n’est plus à démontrer, des livres entiers y ont été consacrés. Avec le temps, ces autos sont devenues culte, mais si elles avaient été choisies à l’époque, ce n’était déjà pas par hasard non plus.

Alfa Romeo Spider

Le Lauréat – 1967. Film mythique qui révélera le jeune Dustin Hoffman, et dont le scénario est repris actuellement au théâtre à Paris (sans la voiture !), Le Lauréat va mettre en vedette le petit Duetto faisant partie intégrante du scénario. On a beau dire les Américains isolationnistes, quand il s’agit d’âme automobile, c’est vers l’Europe qu’ils se tournent. Hormis Bullit ou Retour vers le futur, et quelques séries bien ringardes (genre Shérif fais-moi peur), les réalisateurs l’ont tous compris. La preuve dans les pages suivantes.

  • Période : 1966-1968
  • Production : 6 325 exemplaires
  • Moteur : 4 cyl. en ligne, 1 779 cm3
  • Puissance : 124 ch
  • De 0 à 100 km/h : 10s2
  • Vitesse maxi : 190 km/h
  • Prix neuf en 1968 (en F/€ constants) : 27 000 €
  • Cote 2008 : 13 000 €
  • Cote 2020 : 42 000 €

Aston Martin DB5

Goldfinger – 1964. La DB5 apparaîtra finalement dans quatre épisodes de James Bond : deux contemporains, et deux récents, en tant que légende. Il s’agit sans aucun doute de l’association la plus fameuse de l’histoire d’amour que vivent depuis toujours le cinéma et l’automobile. A tel point que la DB5 s’échange aujourd’hui bien plus cher qu’une DB4, ce qui n’est pas justifié. A noter que le choix d’Aston pour le célèbre agent ne doit rien au hasard, puisque dans le roman original de Ian Flemming en 1959, Bond conduit déjà une Aston, la MkIII.

  • Période : 1963-1965
  • Production : 1 021 exemplaires
  • Moteur : 6 cyl. en ligne, 3 996 cm3
  • Puissance : 286 ch
  • De 0 à 100 km/h : 7s6
  • Vitesse maxi : 240 km/h
  • Prix neuf en 1964 (en F/€ constants) : 110 000 €
  • Cote 2008 : 120 000 €
  • Cote 2020 : 850 000 €

Lotus Esprit Turbo S3

L’Espion qui m’aimait – 1976. Elle est loin de bénéficier de la même notoriété que l’Aston DB5. Pourtant, en son temps, elle aussi était la voiture préférée de James Bond, avec deux apparitions dans la filmographie : la S1 dans L’Espion qui m’aimait, où elle se transforme en sous-marin, et la S3, dans Rien que pour vos yeux, dans lequel elle évolue sur la neige. Décidément prisée des réalisateurs, elle aura également un grand rôle dans Pretty Woman et Basic Instinct. Il lui a peut-être manqué un moteur plus noble pour entrer dans la légende.

  • Période : 1981-1987
  • Production : 5 681 exemplaires
  • Moteur : 4 cyl. en ligne + turbo, 2 172 cm3
  • Puissance : 214 ch
  • De 0 à 100 km/h : 5s9
  • Vitesse maxi : 242 km/h
  • Prix neuf en 1982 (en F/€ constants) : 90 000 €
  • Cote 2008 : 15 000 €
  • Cote 2020 : 36 000 €

Ferrari 308

Magnum – 1980. Et encore une italienne pour une série américaine. Le premier choix s’était orienté vers la Porsche 928, à l’esthétique saisissante. Mais Tom Selleck est un géant d’1,92 mètre et aucune sportive de l’époque ne lui permettait d’être à l’aise au volant, y compris la 928 dans laquelle il rentrait tant bien que mal, mais totalement engoncé. La production demanda à l’usine un modèle spécial, avec toit amovible, ce qui fut refusé. Tom Selleck trouva son bonheur chez Ferrari avec la version GTS, qu’il peut conduire le crâne au vent !

  • Période : 1975-1985
  • Production : 12 149 exemplaires
  • Moteur (328) : V8, 2 927 cm3
  • Puissance : 255 ch
  • De 0 à 100 km/h : 7s0
  • Vitesse maxi : 252 km/h
  • Prix neuf en 1980 (en F/€ constants) : 87 000 €
  • Cote 2008 : 36 000 €
  • Cote 2020 : 80 000 €

Alfa Romeo Giulietta Sprint

Les Choses de la vie – 1970. Si Alfa Romeo avait le beau rôle dans Le Lauréat, l’agonie filmée au ralenti de la Giulietta Sprint dans Les Choses de la vie fera certainement moins la publicité à la marque. Car l’accident dont est victime Michel Piccoli au volant de la belle italienne tient évidemment un rôle majeur dans le scénario du film. Néanmoins, le choix de ce modèle, pour un riche architecte, démontre la belle image qu’avait Alfa Romeo dans ces années-là, infiniment supérieure à celle de BMW par exemple.

  • Période : 1956-1965
  • Production : 35 808 exemplaires
  • Moteur : 4 cyl. en ligne, 1 290 cm3
  • Puissance : 80 ch
  • De 0 à 100 km/h : 12s5
  • Vitesse maxi : 180 km/h
  • Prix neuf en 1960 (en F/€ constants) : 31 000 €
  • Cote 2008 : 16 000 €
  • Cote 2020 : 70 000 €

Maserati Ghibli

La Piscine – 1969. L’expression « placement produit » n’existait pas à l’époque, mais quand Maurice Ronet, play-boy invétéré, récite la fiche technique de la Maserati Ghibli à Alain Delon, avant de lui laisser le volant pour un long travelling filmé autour de St-Tropez, la scène ressemble plus à une publicité qu’à un vrai scénario de film. Quels accords la production et l’importateur Maserati en France ont-ils trouvé pour que le choix se porte sur ce modèle, plutôt qu’une Lamborghini Espada initialement prévue ? Mystère…

  • Période : 1966-1973
  • Production : 1 149 exemplaires
  • Moteur : V8, 4 719 cm3
  • Puissance : 330 ch
  • De 0 à 100 km/h : 6s9
  • Vitesse maxi : 260 km/h
  • Prix neuf en 1970 (en F/€ constants) : 155 000 €
  • Cote 2008 : 50 000 €
  • Cote 2020 : 320 000 €

Mercedes 500 SL

Dallas – 1978.  Dans Dallas, la Mercedes SL est la voiture du gentil, Bobby Ewing. Mais son frère, le méchant J.R., roule lui aussi en Mercedes et la plupart des héros de la série apparaissent dans des modèles similaires ou des Porsche. S’agissant de milliardaires, ce choix en dit long sur l’image inoxydable des européennes aux Etats-Unis. La SL, symbole de la réussite sociale, va ainsi apparaître dans nombre de productions (notamment dans L’Amour du risque), et sa diffusion va atteindre des sommets, malgré des tarifs tout aussi élevés.

  • Période : 1971-1989
  • Production : 237 287 exemplaires
  • Moteur (450 SL Euro.) : V8, 4 520 cm3
  • Puissance : 218 ch
  • De 0 à 100 km/h : 9s3
  • Vitesse maxi : 215 km/h
  • Prix neuf en 1978 (en F/€ constants) : 104 000 €
  • Cote 2008 : 12 000 €
  • Cote 2020 : 28 000 €

Lancia Aurelia B24S

Le Fanfaron – 1962. Là aussi, un vrai premier rôle pour une voiture, que l’on voit aussi souvent que les deux protagonistes, Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant. Un film paradoxal pour ce dernier. Passionné de compétition automobile, il ne conduit jamais durant tout le film, restant en passager de la fameuse Aurelia B24, et finit par mourir dans l’accident final. Le tournage se déroule sur la route Aurelia, symbole de tous les aspects de la société italienne de l’époque. Rien d’étonnant à ce que ce soit ce modèle qui ait été choisi.

  • Période : 1956-1958
  • Production : 521 exemplaires
  • Moteur : V6, 2 451 cm3
  • Puissance : 110 ch
  • De 0 à 100 km/h : 11s2
  • Vitesse maxi : 172 km/h
  • Prix neuf en 1956 (en F/€ constants) : 48 000 €
  • Cote 2008 : 140 000 €
  • Cote 2020 : 360 000 €

Aston Martin DBS

Amicalement vôtre – 1971. Cette série restera dans les annales comme la plus connue pour une durée de vie aussi courte : une seule saison ! Pourtant, résonne toujours dans notre tête la musique du générique, rythmant les images de l’Aston Martin DBS de Roger Moore et la Dino 246 GT de Tony Curtis. Pour la petite histoire, sachez que l’anglaise, qui apparaît dans la série comme un modèle V8, n’était en fait que la 6-cylindres habilement customisée. Un détail d’importance, car si la V8 était plus performante que la Dino, ce n’était pas le cas de la 6-cylindres ! On n’a donc pas fini de départager Danny Wilde et Lord Sinclair.

  • Période : 1969-1972
  • Production : 402 exemplaires
  • Moteur (V8) : V8, 5 341 cm3
  • Puissance : 381 ch
  • De 0 à 100 km/h : 6s3
  • Vitesse maxi : 257 km/h
  • Prix neuf en 1970 (en F/€ constants) : 155 000 €
  • Cote 2008 : 30 000 €
  • Cote 2020 : 140 000 €

Mercedes 450 SEL 6.9

C’était un Rendez-vous – 1976. C’est peut-être la plus grande star de cette sélection et pourtant, on ne la voit jamais dans le film. Ce court-métrage plus exactement, dans lequel un homme est prêt à prendre tous les risques au volant pour arriver à l’heure à un rendez-vous avec sa compagne. S’en suit un plan séquence de huit minutes, tourné sur route ouverte et à tombeau ouvert à travers Paris. Bien plus tard, Claude Lelouch avouera que c’était lui au volant (et non pas un pilote de F1 comme la légende le colportait) et que la voiture n’était pas une Ferrari, mais sa grosse Mercedes personnelle, tout juste doublée pour le son.   

  • Période : 1975-1979
  • Production : 7 380 exemplaires
  • Moteur : V8, 6 834 cm3
  • Puissance : 286 ch
  • De 0 à 100 km/h : 7s4
  • Vitesse maxi : 225 km/h
  • Prix neuf en 1977 (en F/€ constants) : 138 000 €
  • Cote 2008 : 14 000 €
  • Cote 2020 : 45 000 €

Volvo P1800

Le Saint – 1962. Pourquoi une Volvo dans une série anglaise ? Tout simplement parce que la réponse de Jaguar pour une Type-E s’est fait trop attendre. Et aussi car Roger Moore (le Saint, c’est lui) aimait bien ce modèle. Comme quoi, la célébrité ne tient pas à grand-chose. Mais il faut également rendre grâce à la voiture elle-même, seule Volvo sportive de l’histoire de la marque jusque dans les années 2000, au style très latin (normal, elle fut dessinée chez Frua, mais par un Suédois) et dont la cote actuelle est encore très sous-évaluée.

  • Période : 1961-1973
  • Production : 45 627 exemplaires
  • Moteur : 4 cyl. en ligne, 1 780 cm3
  • Puissance : 95 ch
  • De 0 à 100 km/h : 12s3
  • Vitesse maxi : 173 km/h
  • Prix neuf en 1963 (en F/€ constants) : 42 000 €
  • Cote 2008 : 12 000 €
  • Cote 2020 : 28 000 €



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