Après plus de cent ans d’existence, et parvenue à une époque cruciale de son développement, l’automobile peut légitimement revendiquer son entrée dans les livres d’histoire. Un passé qui fascine maintenant tous les amateurs de voitures, y compris les plus jeunes, intérêt grandissant à mesure que les restrictions routières nous incitent à nous déplacer différemment (plus de moteur thermique ? voire plus de conducteur un jour ?). Guide pratique pour le débutant, mini encyclopédie pour l’amateur éclairé, mémo forcément contestable pour l’expert, ce grand dossier n’a d’autre vocation que de susciter passion, étonnement et parfois émerveillement devant ce parterre de jouets éternels.

8. Les espoirs

Ah, la belle affaire ! Quelle voiture acheter aujourd’hui à bas prix, qui se revendra dix fois plus cher dans quelques années ? Evidemment, les exemples passés ne manquent pas et excitent la convoitise des spéculateurs. Voici quelques modèles solides, mais à acheter d’abord par amour. Le reste viendra ensuite… peut-être.

BMW M3

Pour cette M3 première du genre, il est déjà un peu tard, mais sa valeur va continuer à augmenter, car elle est la seule de la dynastie à avoir été conçue avec une carrosserie spécifique. En effet, ses héritières se contenteront d’une panoplie de boucliers, becquets, jantes, habillages divers, quand la E30 arborait fièrement ses ailes musclées. Paradoxalement, à l’époque où BMW était l’un des rares constructeurs à proposer un 6-cylindres sur une compacte, la M3 se contentait d’un 4-cylindres pour des questions d’homologation en compétition.

• Période : 1986-1991
• Production : 17 086 exemplaires
• Moteur : 4 cyl. en ligne, 2 302 cm3
• Puissance :  195 ch
• De 0 à 100 km/h : 6s9
• Vitesse maxi : 230 km/h
• Prix neuf en 1990 (en F/€ constants) : 68 000 €
• Cote 2008 : 12 000 €
• Cote 2020 : 55 000 €

Chrysler Viper

Déjà, le style de la Viper était saisissant pour un show car. Lorsque Chrysler décida de la produire en série, on n’y croyait à peine. Mais le plus incroyable est que cette auto, certes très modifiée, a été alignée au 24 H du Mans et qu’elle a gagné un nombre incalculable d’épreuves en championnat GT. Pourtant, le pilotage de ce monstre doté d’un V10 sous le capot avant n’avait rien de reposant. La position de conduite, épouvantable, la visibilité, quasi nulle, le moteur au son très décevant ne sont rien devant l’incomparable agressivité de la ligne qui fait tout oublier.

• Période : 1992-1995
• Production : 6 709 exemplaires
• Moteur : V10, 7 990 cm3
• Puissance : 394 ch
• De 0 à 100 km/h : 4s7
• Vitesse maxi : 264 km/h
• Prix neuf en 1994 (en F/€ constants) : 62 000 €
• Cote 2008 : 35 000 €
• Cote 2020 : 35 000 €

Ferrari 575 Maranello

La Maranello, c’est la Daytona moderne. Le retour aux sublimes GT à moteur avant, après deux décennies occupées par la BB512 et la Testarossa. Mais la 575, c’est aussi une énigme, dont la cote est tombée à 60 000 € (on parle quand même du sommet de la gamme Ferrari V12 !), pour remonter d’un coup à 130 000 €, avant de redescendre aux alentours de 100 000 € aujourd’hui. Désormais stabilisée, la valeur de l’une des plus belles voitures de son époque va pouvoir tranquillement prendre ses 15% par an, comme la BB et bien d’autres Ferrari avant elle.

• Période : 2002-2006
• Production : 2 548 exemplaires
• Moteur : V12, 5 748 cm3
• Puissance : 515 ch
• De 0 à 100 km/h : 4s2
• Vitesse maxi : 325 km/h
• Prix neuf en 2002 (en F/€ constants) : 245 000 €
• Cote 2008 : 70 000 €
• Cote 2020 : 110 000 €

MG B

La voiture des yéyés par excellence, vedette de la chanson de Richard Anthony, Nouvelle Vague. S’il y a une voiture qui incarne les années soixante, c’est bien la MG B.  Facile à conduire, économique à l’usage, sportive et craquante, elle a fait des ravages chez les jeunes qui avaient les moyens de s’offrir un petit roadster. Aujourd’hui, après un demi-million d’exemplaires produits, la p’tite anglaise est très facile à trouver à des tarifs qui commencent toutefois à devenir conséquents, mais toujours inférieurs au prix neuf de l’époque.

• Période : 1962-1976
• Production : 500 000 exemplaires
• Moteur : 4 cyl. en ligne, 1 799 cm3
• Puissance : 94 ch
• De 0 à 100 km/h : 10s8
• Vitesse maxi : 175 km/h
• Prix neuf en 1970 (en F/€ constants) : 23 000 €
• Cote 2008 : 16 000 €
• Cote 2020 : 20 000 €

Fiat 500

Quand, en 1957, Fiat baptise sa petite voiture populaire « Nuova 500 », personne ne se doute que cette « nouvelle » attendra jusqu’en 2007 pour qu’une remplaçante voit le jour. Comme la Coccinelle en Allemagne ou la 4CV en France, la 500 va changer la vie de millions de familles, en leur donnant accès à l’autonomie de déplacement. Mais contrairement à ses deux homologues, sa valeur sentimentale (et financière), encore démontrée avec la dernière version, va continuer à traverser les âges avec le même succès auprès des passionnés.

• Période : 1957-1975
• Production : 4 250 000 exemplaires
• Moteur : 2 cyl. en ligne, 499 cm3
• Puissance : 18 ch
• De 0 à 100 km/h : non !
• Vitesse maxi : 95 km/h
• Prix neuf en 1970 (en F/€ constants) : 6 000 €
• Cote 2008 : 7 000 €
• Cote 2020 : 14 000 €

Fiat 124 Sport Spider

Avec la résurrection de la version moderne, la Fiat 124 Sport Spider, légende des années soixante, apparaît de nouveau sur le devant de la scène. Aussi désirable que l’Alfa Spider ou la longue liste des petits roadsters anglais de cette époque, elle cote beaucoup moins, car elle est issue d’une marque généraliste. Un détail qui ne doit pas faire oublier que sa ligne est signée Pininfarina et sa conception Paulo Lampredi, ex-ingénieur de renom de chez Ferrari. Contrairement aux réputations, sa fiabilité n’est pas un problème : cette Fiat peut être utilisée au quotidien.

• Période : 1966-1985
• Production : 198 120 exemplaires
• Moteur : 4 cyl. en ligne, 1 438 cm3
• Puissance : 90 ch
• De 0 à 100 km/h : 12s5
• Vitesse maxi : 170 km/h
• Prix neuf en 1970 (en F/€ constants) : 18 000 €
• Cote 2008 : 9 000 €
• Cote 2020 : 14 000 €

Honda NSX

Chez le constructeur japonais, la NSX première du nom correspond à l’époque dorée de la marque en termes d’image et de sportivité. Senna et Prost écrasaient la F1 avec leur McLaren-Honda, les moteurs des voitures de série étaient les plus sophistiqués du monde (rendement de 100 ch/litre !) et cette GT coiffait la gamme sans crainte de s’attaquer frontalement aux meilleures GT de l’époque, Porsche et Ferrari comprises. Il est vrai que tout est réussi sur cette voiture, notamment le style, point faible habituel des japonaises. Et quel moteur !

• Période : 1990-2005
• Production : 18 896 exemplaires
• Moteur : V6, 2 977 cm3
• Puissance : 274 ch
• De 0 à 100 km/h : 5s9
• Vitesse maxi : 270 km/h
• Prix neuf en 1995 (en F/€ constants) : 110 000 €
• Cote 2008 : 32 000 €
• Cote 2020 : 40 000 €

Lancia Fulvia

Dr. Jekyl ou Mr. Hyde ? Le petit coupé Fulvia est un parfait exemple d’ambivalence. Elégant, gracile et raffiné en version normale, brutal, sauvage en version course, qui écumera les podiums des rallyes du monde entier. En réalité, c’est bien la première panoplie qui lui sied le mieux. Rare traction avant sportive de l’époque, elle pouvait également se comporter autant comme une authentique sportive, qu’une auto bourgeoise à un rythme paisible. D’ailleurs, la gamme est très vaste et en propose pour tous les gouts. Dommage que la marque ait carrément disparu.

• Période : 1968-1974
• Production : exemplaires
• Moteur : 4 cyl. en ligne, 1 298 cm3
• Puissance : 90 ch
• De 0 à 100 km/h : 13s1
• Vitesse maxi : 170 km/h
• Prix neuf en 1970 (en F/€ constants) : 26 000 €
• Cote 2008 : 8 000 €
• Cote 2020 : 14 000 €

Venturi 260

Un nom qui sonne comme une aventure, un châssis sur lequel se sont penchés pilotes et ingénieurs de renom, un habitacle luxueusement revêtu, mais un style un peu convenu et une mécanique vraiment indigne d’une GT. Outre son déficit d’image, la Venturi n’était donc pas au niveau des Porsche et Ferrari de l’époque, par la faute de son V6 PRV gonflé au turbo, puissant, mais peu agréable, et surtout d’une commande de boîte épouvantable. Sa tenue de route, digne d’une auto de course, en fait une auto encore étonnante à conduire aujourd’hui.

• Période : 1994-1995
• Production : 188 exemplaires
• Moteur : V6 + Turbo, 2 849 cm3
• Puissance : 260 ch
• De 0 à 100 km/h : 270 km/h
• Vitesse maxi : 5s2 km/h
• Prix neuf en 1995 (en F/€ constants) : 98 000 €
• Cote 2008 : 15 000 €
• Cote 2020 : 70 000 €

Rolls Royce Silver Shadow

Si la Rolls était la voiture des riches, elle est devenue en occasion la voiture de… personne. Phénomène classique dans ce genre de catégorie, la clientèle capable de mettre une fortune dans une auto neuve ne se pose pas trop la question de l’entretien. Mais quand sa cote tombe au niveau de celle d’une Clio d’occasion, la moindre révision revient plus cher que le prix de la voiture. L’autre problème de la Rolls est sa symbolique, difficile à assumer. Sa cote montera quand son coté kitsch prendra le dessus sur son image arrogante.

• Période : 1965-1980
• Production : 31 175 exemplaires
• Moteur : V8, 6 230 cm3
• Puissance : 200 ch
• De 0 à 100 km/h : 10s7
• Vitesse maxi : 187 km/h
• Prix neuf en 1970 (en F/€ constants) : 180 000 €
• Cote 2008 : 11 000 €
• Cote 2020 : 19 000 €

Mercedes SLC 107

Si la cote de la SL a fini par décoller ces dernières années, celle de la SLC, sa sœur presque jumelle, mais non découvrable, reste désespérément bloquée sous la barre des 20 000 €. Pourtant, elle est bien moins diffusée, car sa carrière s’est arrêtée en 1981 (remplacée par la 500 SEC) quand celle du roadster s’est poursuivie jusqu’en 1989. La voiture présente également l’avantage de proposer 4 vraies places. Son profil élancé est caractérisé par les louvres qui ornent les panneaux de custode arrière. Beau palmarès en course, ici au Rallye de Côte d’Ivoire.

• Période : 1971-1981
• Production : 62 888 exemplaires
• Moteur (450) : V8, 4 520 cm3
• Puissance : 218 ch
• De 0 à 100 km/h : 8s8
• Vitesse maxi : 215 km/h
• Prix neuf en 1975 (en F/€ constants) : 108 000 €
• Cote 2008 : 7 000 €
• Cote 2020 : 16 000 €

Ferrari Mondial t Cabriolet

Stop affaire ! Impossible que cette auto, qui ne présente que des qualités (à l’inverse de nombre de Ferrari des années quatre-vingt à éviter telles les 308i et 348), ne voit pas sa cote exploser. Actuellement, personne n’en veut. Une anomalie trop grosse pour durer, au même titre que la 400 ou la 308 GT4 qui se dirigent vers les 100 000 €. Car la Mondial, dans cette dernière version, et seulement dans celle-ci, propose des prestations exceptionnelles en performances et en comportement routier, pour 4 personnes et les cheveux au vent. Imbattable.

• Période : 1989-1993
• Production : 1 017 exemplaires
• Moteur : V8, 3 405 cm3
• Puissance : 300 ch
• De 0 à 100 km/h : 6s3
• Vitesse maxi : 255 km/h
• Prix neuf en 1990 (en F/€ constants) : 152 000 €
• Cote 2008 : 28 000 €
• Cote 2020 : 40 000 €

Mini Cooper

C’est sans aucun doute la plus récente des voitures anciennes. Explication. Produite durant quatre décennies, la Mini Cooper est restée jusqu’à son dernier souffle la même voiture, ou presque, qu’en 1959. Avec les mêmes atavismes, charmants ou insupportables, selon que l’on soit sensible ou non à ses charmes. Mais ce qui semble incontestable, c’est son look, qui fait fureur, particulièrement dans cette version Cooper S aux ailes gonflées et à l’intérieur au luxe digne d’une Rolls. Rien à voir avec la caricature joufflue qu’est devenue la Mini-BMW.

• Période : 1992-2000
• Production : nc
• Moteur : 4 cyl. en ligne, 1 275 cm3
• Puissance :  63 ch
• De 0 à 100 km/h : 11s5
• Vitesse maxi : 148 km/h
• Prix neuf en 2000 (en F/€ constants) : 18 000 €
• Cote 2008 : 8 000 €
• Cote 2020 : 9 000 €

Porsche 944 Turbo Cabriolet

A quand la réhabilitation de la 944 ? Finalement, les fans de la marque n’auront jamais pardonné à cette excellente voiture d’avoir été chargée d’envoyer la 911 au cimetière. Et surtout, de s’y être si mal pris en démarrant la dynastie avec la 924, affublée d’un pauvre 4-cylindres Audi, avant de se muer en une très belle GT devenue 944, puis Turbo. Avec cette version Cabriolet, nous parlons de l’une des Porsche de série les plus rares de l’histoire ! Sa cote va exploser et d’ici là, vous profiterez d’une auto d’une efficacité sans faille dans absolument tous les domaines.

• Période : 1989-1991
• Production : 625 exemplaires
• Moteur : 4 cyl. en ligne + turbo, 2 479 cm3
• Puissance : 250 ch
• De 0 à 100 km/h : 5s9
• Vitesse maxi : 260 km/h
• Prix neuf en 1990 (en F/€ constants) : 94 000 €
• Cote 2008 : 14 000 €
• Cote 2020 : 32 000 €

Triumph TR5

Trait d’union discret, dans l’histoire des roadsters Triumph, entre deux légendes de la marque anglaise, la TR5 est tout simplement une TR4 équipée du beau 6-cylindres de la TR6. En clair, elle réunit les atouts des deux autos, le look historique de la première et les performances de la seconde. Sa cote est déjà bien montée, mais elle est encore très loin d’avoir atteint sa vitesse de croisière. Produite à moins de 3 000 exemplaires (pour combien encore en circulation ?), ce qui en fait le plus rare des roadsters anglais de cette époque.

• Période : 1967-1968
• Production : 2 947 exemplaires
• Moteur : 6 cyl. en ligne, 2 498 cm3
• Puissance : 150 ch
• De 0 à 100 km/h : 8s6
• Vitesse maxi : 200 km/h
• Prix neuf en 1968 (en F/€ constants) : 25 000 €
• Cote 2008 : 15 000 €
• Cote 2020 : 46 000 €

Peugeot 205 GTI

Pas facile d’assumer le label GTI en cette année 1984, où la Golf a établi des standards extrêmement élevés, dans une catégorie qui compte déjà une demie douzaine de prétendantes. Sans qu’aucune n’ait osé orner sa malle arrière des trois lettres magiques. Non seulement la petite lionne va oser le faire, et démontrer des qualités sportives exceptionnelles. Mieux, son gabarit réduit, au moment ou la Golf ne cessait de s’embourgeoiser, va faire de la 205 la meilleure GTI de son époque. De viser des cotes élevées dans les années à venir.

• Période : 1984-1993
• Production : 330 000 exemplaires
• Moteur : 4 cyl. en ligne, 1 905 cm3
• Puissance :  130 ch
• De 0 à 100 km/h : 7s8
• Vitesse maxi : 206 km/h
• Prix neuf en 1990 (en F/€ constants) : 24 000 €
• Cote 2008 : 4 000 €
• Cote 2020 : 18 000 €

Alfa Romeo Giulia Super

Cette voiture avait vingt ans d’avance. Très rapidement, la Giulia recevra un moteur quasiment deux fois plus puissant que les familiales de l’époque, quatre freins à disques, levier de vitesses au plancher et des raffinements technologiques telles les soupapes refroidis au sodium et une aérodynamique record. Et tout cela, non pas dans une GT d’exception, mais dans une simple berline. Les amateurs ne s’y trompent pas, car il n’est pas rare qu’un très beau modèle parte à plus de 30 000 €, ce qui sera bientôt la fourchette basse de sa cote.

• Période : 1962-1978
• Production : 572 646 exemplaires
• Moteur : 4 cyl. en ligne, 1 570 cm3
• Puissance (Super) : 103 ch
• De 0 à 100 km/h : 11s2
• Vitesse maxi : 180 km/h
• Prix neuf en 1970 (en F/€ constants) : 25 000 €
• Cote 2008 : 6 000 €
• Cote 2020 : 24 000 €