Car Life
Les 100 voitures qui ont fait l’histoire de l’automobile [2/8]

Après plus de cent ans d’existence, et parvenue à une époque cruciale de son développement, l’automobile peut légitimement revendiquer son entrée dans les livres d’histoire. Un passé qui fascine maintenant tous les amateurs de voitures, y compris les plus jeunes, intérêt grandissant à mesure que les restrictions routières nous incitent à nous déplacer différemment (plus de moteur thermique ? voire plus de conducteur un jour ?). Guide pratique pour le débutant, mini encyclopédie pour l’amateur éclairé, mémo forcément contestable pour l’expert, ce grand dossier n’a d’autre vocation que de susciter passion, étonnement et parfois émerveillement devant ce parterre de jouets éternels.

2. Les Jocondes

Elles sont les plus rares, les plus chères, souvent les plus belles… Ce sont elles qui font les gros titres à chaque vente aux enchères. Dans cette sélection, nous nous sommes limités aux voitures réellement produites, même s’il s’agit de toutes petites quantités, en excluant les modèles construits à l’unité sur des commandes spéciales.

Ferrari P4

Comme nombre de ses sœurs contemporaines de Maranello, la P4 est une authentique machine de compétition. Ce qui explique le faible nombre d’exemplaires produits. A l’époque, la frontière entre auto de course et auto de route était bien tenue et le simple fait que cette P4 dispose d’une carte grise lui autorise d’évoluer dans Paris ou sur l’autoroute. Et surtout, de prendre une valeur inouïe en collection. Succès mérité, car il s’agit d’une des plus belles autos de l’histoire, avec un palmarès prestigieux.

  • Période : 1967
  • Production : 3 exemplaires
  • Moteur : V12, 3 967 cm3
  • Puissance : 456 ch
  • De 0 à 100 km/h : 3s9
  • Vitesse maxi : 338 km/h
  • Prix neuf en 1967 : non significatif
  • Cote 2008 : non significatif
  • Cote 2020 : non significatif

Alfa Romeo 8C 2900 B Lungo Spider

C’était l’époque où Alfa concurrençait Bugatti et où la marque Ferrari n’existait même pas. Le temps aussi, où les moteurs 8 cylindres étaient en ligne ! On comprend mieux la longueur du capot avant. D’une audace technique incroyable, la 8C était dotée de quatre roues indépendantes, 2 compresseurs, 4 vitesses, freins hydrauliques, et d’une ligne sublimissime. Elle reste l’une des rares voitures d’avant-guerre à atteindre de tels sommets sur le marché. Mais quelle classe, quelle élégance.

  • Période : 1937-1939
  • Production : 12 exemplaires
  • Moteur : 8 cyl. en ligne, 2 905 cm3
  • Puissance :  225 ch
  • De 0 à 100 km/h : 8s2
  • Vitesse maxi : 185 km/h
  • Prix neuf en 1939 : non significatif
  • Cote 2008 :  non significatif
  • Cote 2020 : 18 000 000 €

McLaren F1

La seule chose ratée dans cette voiture ? Son nom ! Et aussi son tarif, responsable à l’époque d’un total échec commercial. Probablement l’une des autos dont l’avance technologique était la plus marquée en son temps. Il a fallu près de vingt ans à la concurrence pour égaler les performances de la F1. Une météorite, grâce à son poids, ultra light, obtenu par la magie de sa coque entièrement en carbone, sa finesse aérodynamique et son moteur V12 conçu par BMW spécialement pour elle. Ligne intemporelle, style éternel. 

  • Période : 1994-1998
  • Production : 106 exemplaires
  • Moteur : V12, 6 064 cm3
  • Puissance : 610 ch
  • De 0 à 100 km/h : 3s2
  • Vitesse maxi : 370 km/h
  • Prix neuf en 1995 (en F/€ constants) : 1 080 000 €
  • Cote 2008 : 1 800 000 €
  • Cote 2020 : 11 000 000 €

Bugatti Royale

L’époque où l’automobile française régnait sur le monde. Du moins dans le domaine du luxe, Rolls Royce compris. Quoi de plus logique d’ailleurs, pour le pays qui abrite les plus grands couturiers ? Malgré ses dimensions invraisemblables (6 mètres de long !) et son moteur d’avion, la Royale n’était absolument pas un exercice de style, mais une limousine en avance sur son temps, y compris et surtout sur la technologie. Les Bugatti étaient définitivement les références absolues de cette époque.

  • Période : 1926-1930
  • Production : 7 exemplaires
  • Moteur : 8 cyl. en ligne, 12 763 cm3
  • Puissance : 300 ch
  • De 0 à 100 km/h : nc
  • Vitesse maxi : 205 km/h
  • Prix neuf en 1930 : non significatif
  • Cote 2008 :  non significatif
  • Cote 2020 : non significatif

Ferrari 250 GT California Spyder

Non, la California n’est pas une auto destinée à se prélasser sur la cote de Los Angeles. Tout le contraire même, car elle a été conçue à partir d’une authentique bête de course, la 250 GT Competizione. Non pas par choix, mais parce que l’importateur Ferrari USA de l’époque voulait un cabriolet pour sa clientèle et que le seul modèle permettant cette modification était celle qui remportait toutes les courses de l’époque. Une des raisons de la cote inestimable de cette merveille, par ailleurs l’une des plus élégantes de l’histoire.

  • Période : 1959-1962
  • Production : 56 exemplaires
  • Moteur : V12, 2 953 cm3
  • Puissance : 280 ch
  • De 0 à 100 km/h : 8s2
  • Vitesse maxi : 260 km/h
  • Prix neuf en 1960 (en F/€ constants) : 160 000 €
  • Cote 2008 : 7 000 000 €
  • Cote 2020 : 18 000 000 €

Alfa Romeo 33 Stradale

Qui dans les années soixante-dix, pouvait penser qu’une cinquantaine d’années plus tard, la 33 Stradale vaudrait près de 100 millions de francs, soit 15 millions d’euros ? Evidemment, absolument personne. Il s’agissait d’une pure voiture de course, au palmarès totalement vierge de toute victoire significative. Pourtant, trois éléments majeurs allaient changer le cours de son histoire : elle est homologuée pour la route, ce qui change beaucoup la donne, elle est rarissime et, le plus important, elle a la beauté du diable.

  • Période : 1967-1971
  • Production : 18 exemplaires
  • Moteur : V8, 1 995 cm3
  • Puissance : 230 ch
  • De 0 à 100 km/h : 5s5
  • Vitesse maxi : 280 km/h
  • Prix neuf en 1970 (en F/€ constants) : 126 000 €
  • Cote 2008 : 300 000 €
  • Cote 2020 : 15 000 000 €

Aston Martin DB4 Zagato

Et voici la GTO anglaise. Même philosophie, même époque, même adaptation au règlement sportif, même style italien, même diffusion, ou presque… la Zagato étant deux fois plus rare que la Ferrari. Etonnamment, l’Aston modifiée par le bureau de style italien ne présente que des courbes, soit tout le contraire de la patte habituelle Zagato. Œuvre de Ercole Spada, la série compte dix-neuf voitures, toutes légèrement différentes les unes de des autres. Ce qui les rend définitivement uniques.

  • Période : 1960-1962
  • Production : 19 exemplaires
  • Moteur : 6 cyl. en ligne, 3 670 cm3
  • Puissance : 314 ch
  • De 0 à 100 km/h : 6s3
  • Vitesse maxi : 245 km/h
  • Prix neuf en 1961 (en F/€ constants) : 120 000 €
  • Cote 2008 : 1 200 000 €
  • Cote 2020 : 19 000 000 €

Bugatti 57S Atlantic

Elle est officiellement la voiture la plus chère de l’histoire, mais dans cette catégorie, qui peut connaître les transactions réelles qui s’opèrent en dehors des très médiatiques ventes aux enchères ? De toute façon, avec trois exemplaires existants, il est fort probable que ces autos ne changent plus jamais de main. Dans le cas contraire, une offre de 50 millions semble un minimum. Ces montants échappent au sens commun, mais vu le pédigrée de l’œuvre, ils sont autant justifiés que pour la Ferrari GTO… ou un Rembrandt.

  • Période : 1936-1939
  • Production : 3 exemplaires
  • Moteur : 8 cyl. en ligne + compresseur, 3 257 cm3
  • Puissance : 200 ch
  • De 0 à 100 km/h : 10s0 
  • Vitesse maxi : 200 km/h
  • Prix neuf en 1936 : ns
  • Cote 2008 : 20 000 000 €
  • Cote 2020 : 50 000 000 € ?

Ferrari 250 LM

Ah, si les législateurs qui régissaient les courses automobiles de cette époque avaient pu s’imaginer que, tantôt leur zèle, tantôt leur laxisme, tantôt leur manque de clairvoyance, allaient donner naissance à un art mécanique inestimable, presque par hasard. Ce n’était pas l’objet non plus de leurs concepteurs, qui n’avaient que faire de toute considération esthétique. Pourtant, telle cette 250 LM, auto de course, à peine adaptée à la route, ces engins allaient devenir les œuvres les plus désirables de l’histoire.

  • Période : 1963-1966
  • Production : 32 exemplaires
  • Moteur : V12, 3 286 cm3
  • Puissance : 320 ch
  • De 0 à 100 km/h : 5s1
  • Vitesse maxi : 287 km/h
  • Prix neuf en 1965 :  ns
  • Cote 2008 : 4 500 000 €
  • Cote 2020 : 35 000 000 €

Mercedes CLK-GTR Roadster

Au mitan des années quatre-vingt-dix, la course des 24 H du Mans n’est plus que l’ombre de son passé. Règlements flous, constructeurs absents, audiences en berne… Pour relancer l’intérêt, le législateur décide de tout lâcher en matière d’homologation et faire revenir les marques avec des GT d’exception : un seul exemplaire homologué pour la route suffit pour valider l’engagement à la course. La CLK-GTR se révèle donc totalement inutilisable sur route, mais est devenue une sorte de monument.

  • Période : 1997-1999
  • Production : 26 exemplaires
  • Moteur : V12, 6 898 cm3
  • Puissance : 612 ch
  • De 0 à 100 km/h : 3s8
  • Vitesse maxi : 320 km/h
  • Prix neuf en 1998 (en F/€ constants) : 2 010 000 €
  • Cote 2008 : 1 200 000 €
  • Cote 2020 : 4 000 000 €

Ferrari 250 GTO

Enzo Ferrari ne le savait évidemment pas, mais il fut un des pionniers du marketing. Ou plus exactement, il utilisait déjà tous les principes d’un terme qui n’existait pas encore, tout en connaissant parfaitement sa définition. Trop fort. Parmi ceux-ci, la théâtralisation du lancement des modèles, la mise en scène autour des compétitions, les petites phrases qui font la postérité, l’écriture à l’encre violette, le flou entre voitures de route et voitures de course, etc., etc., trouvent une sorte de condensé avec la GTO.

  • Période : 1962
  • Production : 36 exemplaires
  • Moteur : V12, 2 953 cm3
  • Puissance : 300 ch
  • De 0 à 100 km/h : 5s6
  • Vitesse maxi : 280 km/h
  • Prix neuf en 1962 (en F/€ constants) : 135 000 €
  • Cote 2008 : 12 000 000 €
  • Cote 2020 : 60 000 000 € ?

Ford GT40

On doit à Enzo Ferrari, les plus belles automobiles de l’histoire. Celles nées à Maranello, bien sûr, mais aussi d’autres à Sant’Agata et à Detroit. Car si la Miura et la GT40 existent, c’est parce que le commendatore avait provoqué la colère de noire de Ferruccio Lamborghini et de Henry Ford II. Le premier, qu’il envoya balader après qu’il eut osé émettre une critique à l’endroit sa Ferrari, et qui créa sa marque par réaction, l’autre, dont il se servit pour mieux négocier son rachat par Fiat. Résultat, Henry Ford II décida d’humilier Ferrari au Mans avec cette extraordinaire GT40. Ce qui fut fait en 1967.

  • Période : 1964-1968
  • Production : 126 exemplaires
  • Moteur : V8, 4 708 cm3
  • Puissance : 306 ch
  • De 0 à 100 km/h : 5s1
  • Vitesse maxi : 272 km/h
  • Prix neuf en 1965 (en F/€ constants) : 125 000 €
  • Cote 2008 : 1 800 000 €
  • Cote 2020 : 8 000 000 €

Jaguar Type-D

Avant la GTO ou la GT40, la Type-D est la première voiture de course/route de légende de l’après-guerre. Aux 24 H du Mans, sa ligne profilée lui autorise une très belle vitesse de pointe dans la ligne droite des Hunaudières, et ses freins à disque, développés en première mondiale avec Dunlop, contribuent à des ralentissements sans égal. Elle permettra à Jaguar de régner trois ans dans la Sarthe, succès malheureusement endeuillés par le terrible accident de 1955, qui éloignera Mercedes du sport auto durant trois décennies.

  • Période : 1954-1957
  • Production : 75 exemplaires
  • Moteur : 6 cyl. en ligne, 3 442 cm3
  • Puissance : 250 ch
  • De 0 à 100 km/h : 4s9
  • Vitesse maxi : 260 km/h
  • Prix neuf en 1955 :  ns
  • Cote 2008 : 1 400 000 €
  • Cote 2020 : 15 000 000 €



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