Paul Belmondo
Equipiers : c’est l’enfer !

Dans la plupart des sports, votre coéquipier est un allié. En sport automobile, sauf accord préalable, c’est le contraire. La guerre entre deux membres d’une même équipe a toujours jalonné l’histoire de la Formule 1 et même parfois du rallye.

En réalité, il n’y a rien d’étonnant à ce faux paradoxe. En sports mécaniques, la valeur d’un champion reste extrêmement difficile à évaluer, car ses résultats dépendent directement de la performance de son matériel. Comment comparer le talent d’un Rosberg, disposant de la meilleure voiture du plateau, à celui d’un Sainz, roulant dans l’équipe B de Red Bull ? Ainsi, le seul concurrent sur lequel un pilote peut s’étalonner n’est autre que son équipier lui-même, puisqu’il évolue sur une voiture à priori identique. Dans ces conditions, entre une deuxième place derrière son « partenaire » ou une troisième (ou même une dixième !) devant lui, un pilote préférera toujours ce dernier cas de figure. Cela peut paraître incroyable, mais c’est ainsi.

Consignes d’équipe, la pomme de discorde

C’est très souvent le point de départ de la guerre entre deux équipiers. Avant la course, il est fréquent que l’équipe détermine une stratégie à mettre en place dans le cas où les deux voitures se retrouvent en tête. Parfois, ce sont même les pilotes qui se mettent d’accord entre eux, comme Prost et Senna, qui ne devaient pas s’attaquer au premier virage lors de leurs débuts communs chez McLaren, consigne interprétée différemment par le Brésilien, et débouchant sur la guerre entre les deux pilotes. Eh oui, quand l’un des deux est frappé d’amnésie, les ennuis commencent.
Au Grand Prix de Malaisie 2013, Vettel a sciemment désobéi à son employeur en réglant son moteur sur « attaque maxi », au contraire de Weber qui, en respectant les consignes… s’est fait doubler en fin de course par son indélicat équipier. Plus récemment, les deux pilotes Sauber se sont accrochés et ont abandonné au dernier Grand Prix de Monaco, suite à des consignes d’équipe que chacun a interprété à sa façon.

Avant de rouler dans des tops-teams, Prost, Senna, Schumacher, Alonso ou Vettel durent se faire la main dans des voitures de fond de grille, loin, très loin de la bataille pour la victoire ou la pole position. Malgré ce handicap, ils réussirent à se faire remarquer grâce à la domination qu’ils exercèrent sur leur équipier (respectivement Watson, Ceccoto, de Cesaris, Marques et Bourdais). Généralement, les problèmes surviennent les saisons suivantes, quand le jeune loup arrive dans une équipe de haut niveau et veut montrer à son aîné qui est le plus rapide. En voici les exemples les plus célèbres.

1982 : Pironi-Villeneuve : « Je ne lui parlerai plus jamais, c’est la guerre entre nous ».

Comme souvent, avant de se déclarer la guerre, ces deux-là, coéquipiers chez Ferrari, étaient les meilleurs amis du monde. Sur les circuits, mais surtout en dehors, où ils se tirent des bourres mémorables au volant de leurs Ferrari 308 de fonction. En cette année 1982, Villeneuve fait partie des favoris pour le titre. Tout comme son nouveau partenaire d’écurie, le Français Didier Pironi. D’ailleurs, ils dominent copieusement le championnat, les Renault de Prost et Arnoux étant les plus rapides, mais pas les plus fiables, loin s’en faut. A l’occasion du Grand Prix de San Marin, le scénario classique de cette saison 1982 se répète : les deux Renault sont en tête, avant d’abandonner suite à des problèmes techniques. Les Ferrari héritent du commandement et font le spectacle. Villeneuve, plus rapide que Pironi depuis le début du week-end, s’amuse beaucoup dans la bagarre qui l’oppose à son équipier. Jusqu’au moment où, sur le muret des stands, les patrons de la Scuderia considèrent que la récré est terminée et qu’il faut préserver ce doublé en figeant les positions. La supériorité du Canadien étant évidente –il est en tête à ce moment-, le panneau « slow », au sens sans équivoque, est adressé aux deux furieux. Villeneuve obtempère, pas Pironi, qui dans le dernier tour dépasse son ami et rival, profitant du fait que celui-ci ne se méfie pas. Trahison. A l’arrivée, Villeneuve serre les dents : « je ne lui parlerai plus jamais. Désormais, c’est la guerre entre nous. ». Pironi, lui, se perdra dans des explications vaseuses : «je n’ai pas compris le message, rien dans mon contrat ne m’oblige à être numéro 2, je suis pilote de course, je suis là pour gagner », etc. Comme si les autres étaient là pour se promener ? Effectivement, Villeneuve n’adressera plus jamais la course parole à son rival, mais pas pour la raison qu’il imaginait. Deux semaines plus tard, à Zolder, Pironi devance son coéquipier d’un dixième alors qu’il ne reste que sept minutes dans la séance de qualification. Pour Villeneuve, il est inconcevable de se faire devancer par le traitre, quand bien même cette séance n’a aucune incidence sur la grille de départ car elle se déroule sous la pluie et que les temps ont été réalisés auparavant sur le sec. Il reprend la piste, mais heurte la March de Jochen Mass, qui roule au ralenti. Incompréhension entre les deux pilotes, le Canadien est tué sur le coup. Inconsolable, Pironi ne se remettra jamais d’avoir perdu son ami. S’ensuivi une descente aux enfers pour le Français. Gravement blessé quelques semaines plus tard au volant de sa Formule 1, il trouvera la mort dans un hors-bord en 1987.

1982 : Arnoux-Prost : « – Vous avez bien fait, monsieur Arnoux. Ce Prost, quel petit con! »

Incroyable similitude entre le psychodrame (puis drame tout court), Pironi-Villeneuve et l’affaire Arnoux-Prost durant cette même saison 1982. Le Grand Prix de France se tient cette année au Castellet et Renault se doit de bien figurer à domicile. Et surtout, Prost est toujours en lice pour le titre mondial, au contraire d’Arnoux, archi-dominé dans tous les domaines par le prodige de Saint-Chamond. La fiabilité n’étant pas vraiment le point fort des « théières jaunes », il est convenu qu’Arnoux fasse le lièvre et exploite sa mécanique au maximum pour fatiguer les Ferrari. Prost, en embuscade à un rythme moins élevé, attendra son heure pour cueillir la victoire, soit après que la Renault d’Arnoux ait cassé, soit après que son équipier le laisse passer. Une tactique un peu alambiquée, et compliquée par le fait que, pour une fois, le moteur turbo tient bon. Du coup, Arnoux est subitement frappé d’amnésie. Il termine sa course en trombe et c’est lui qui récolte le succès. Fou de rage, Prost demande à Gérard Larousse, patron de l’écurie et instigateur de cette stratégie, de sanctionner Arnoux, ce qu’il ne fera que mollement.

Anecdote paraît-il bien réelle, mais invérifiable, l’épisode du pompiste : après la course, Prost prend la route pour rentrer chez lui, à Saint-Chamond et s’arrête faire le plein. Le pompiste, passionné de Formule 1, mais doté d’un sens de l’observation peu développé, s’adresse à Prost en pensant qu’il s’agit… d’Arnoux : « vous avez bien fait, Monsieur Arnoux, ce Prost, quel petit con ! ».

1987 : Mansell-Piquet : « Sa femme est hideuse »

Nelson Piquet est un  malin. En ce début de saison 1986, il comprend trois choses. Un : que sa Williams-Honda est largement plus performante que toutes les autres formules 1. Deux : que son équipier Nigel Mansell est plus rapide que lui. Trois : que sa seule chance de le devancer sera d’user de la guerre psychologique. Ce dont il ne se privera pas. Après l’avoir traité d’à peu près tous les noms d’oiseaux (sans aucune raison), il finira même par s’en prendre à Mme Mansell : « comment pourrais-je m’entendre avec mon coéquipier ? J’ai gagné trois titres, lui en a perdu trois, je joue au tennis, il joue au golf, j’aime les belles femmes, la sienne est hideuse… » etc. etc. Le pire, c’est que ça marche. Quand Mansell collectionne les bourdes, le Brésilien accumule les points. Ainsi, l’Anglais devait gagner le championnat en 1986, mais leur querelle favorisera Prost, qui lui soufflera le titre à la dernière course. Et en 1987, c’est Piquet, pourtant toujours dominé par Mansell, qui remportera son troisième et dernier succès en championnat du monde.

1989 : Prost-Senna : « Il me dégoute profondément »

Ron Denis, patron de McLaren et Soichiro Honda, patron de… Honda, rêvaient de les réunir. Prost et Senna, deux des plus grands pilotes de l’histoire se retrouvent ainsi chez McLaren en 1988. Un peu comme si on avait mis dans la même équipe, Pelé et Maradona, Magic Jonhson et Michael Jordan ou Fangio et Schumacher. En fait, l’expérience rappellera plutôt Mohamed Ali contre Joe Frazier ! Un combat de boxe, par voitures interposées. Tout a été dit et écrit sur la plus grande rivalité de l’histoire du sport automobile, et peut-être même du sport tout court. Leur entente cordiale la première année de collaboration chez McLaren, leur brouille la saison suivante et les différents coups bas qui s’en suivirent. Avec en point d’orgue, la déclaration à chaud de Prost après avoir été harponné par le Brésilien au Grand Prix du Japon 1990 : « l’idée de lui mettre mon poing dans la figure m’a traversé l’esprit, mais ça ne vaut même pas la peine, il me dégoute profondément ». L’année précédente, les rôles étaient inversés et Senna avait traité son adversaire de lâche. Ce dont on ne se doutait pas à l’époque, c’est que plus jamais la Formule 1 ne passionnera autant le grand public.

1990 : Mansell-Prost : « Mon équipier ne fait rien, il ne comprend rien aux réglages »

Décidemment.  Depuis ses débuts en Formule 1 chez McLaren, avec le vieillissant et inoffensif John Watson en 1980, Alain Prost va se brouiller à mort avec pratiquement tous ses coéquipiers. Alors, soit il n’a pas de chance, car il tombe toujours sur des sales types, soit il n’est absolument pas sociable. En fait, ni l’un, ni l’autre. Il faut reconnaitre une grande qualité à Prost (au contraire de Schumacher par exemple), c’est son acceptation de la concurrence interne. Ainsi, il n’a jamais évité (sauf dans sa dernière saison) la confrontation avec les meilleurs, alors que son statut lui aurait permis d’exiger un second couteau avec qui il est contractuellement impossible de se chamailler. Il suffit de jeter un coup d’œil à la liste des quelques coéquipiers de Prost pour s’en convaincre : Arnoux, Lauda, Rosberg, Senna, Mansell, Alesi, Hill. Aucun autre pilote ne peut se targuer d’avoir côtoyé dans sa propre équipe autant de champions du monde (neuf titres en tout pour cinq d’entre eux). De fait, la cohabitation entre concurrents de talent presque comparable aboutit forcément à des tensions. Et le fait que Prost soit un fin psychologue finit souvent par faire craquer l’adversaire. Avec Mansell, pilote fougueux au morale friable, la cause a été vite entendue. En quelques jours, Prost, gros travailleur, s’était mis dans la poche le personnel Ferrari qui adorait pourtant Mansell pour son style généreux. Mais très vite, tout le monde comprit (Mansell le premier !) que seul le Français pouvait ramener le titre chez les tifosi. Cantonné à la production de quelques coups d’éclats dans la saison (pole-positions décrochées au prix de risques insensés, dépassements d’anthologie, sorties de route héroïques…), Mansell finit par commettre l’irréparable en fin de saison. En lutte pour le titre contre Ayrton Senna, Prost est à deux doigts de se faire tuer par son imbécile de coéquipier qui le tasse contre le muret des stands, tandis que Senna s’échappe vers la victoire. A l’arrivée, Prost explose : « mais qu’est-ce qu’il a fait depuis que je suis arrivé chez Ferrari ? Rien, il ne fait rien, il ne comprend rien aux réglages, c’est moi qui fait tout le boulot. Et au lieu d’aider Ferrari à remporter le titre, il me met dehors. ». Mansell quittera la Scuderia à la fin de la saison et Prost n’ira même pas au bout de la suivante, licencié pour avoir trop ouvertement critiqué son employeur.

2007 : Hamilton-Alonso : « Alonso est l’exemple à ne pas suivre en Formule 1 »

Là encore, avec le recul, comment imaginer que la cohabitation entre ces deux guerriers pouvait se faire sans étincelles ? En 2007, les deux sont des débutants chez McLaren, et si Alonso est déjà double champion du monde, Hamilton est débutant tout court en Formule 1. On le sait doué, rapide et déjà très mûr pour son âge, mais de là à rivaliser avec LE pilote de référence de l’époque… Pourtant, assez rapidement, le néophyte va prendre l’ascendant sur le maître espagnol. Incroyable scénario, pimenté par les manœuvres hors-piste des deux pilotes. L’un et l’autre accusent leur écurie de favoriser l’un ou l’autre. McLaren écopera même d’une amende pour avoir volontairement pénalisé Alonso ! Du jamais vu en Formule 1. Finalement, après avoir copieusement dominé la saison, aucun des deux ne sera champion du monde cette année-là et Alonso quittera l’écurie de Woking dès la fin de l’année. Pire, leur rivalité déclenchera indirectement l’un des plus grands scandales de l’histoire de la discipline et la plus grosse amende jamais infligé dans un sport. Alonso, parti chez Ferrari, décidera l’année suivante de tout balancer à la FIA dans l’affaire des fuites entre un ingénieur de chez Ferrari et un autre de chez McLaren. Et Hamilton de continuer à jouer avec les nerfs de son ancien équipiers en considérant ses choix de carrière comme un exemple à ne pas suivre en Formule 1. Depuis, les tensions se sont apaisées entre les deux hommes.

2011 : Loeb-Ogier : « Il va encore aller pleurer à son patron »

Le seul bémol à l’extraordinaire palmarès de Sébastien Loeb, réside certainement dans la relative faiblesse de l’opposition qu’il aura connu tout au long de sa carrière. Alors, quand déboule un jeune coq dans l’écurie Citroën en 2011, celui qui n’est alors « que » sept fois champion du monde (neuf fois aujourd’hui) s’attend à un minimum d’égards. Face à ce Sébastien Ogier, extrêmement talentueux, mais franchement antipathique, il pense bénéficier du statut naturel de numéro 1, mais il n’en est rien. Au contraire, son patron de l’époque, le très maladroit Quesnel, s’emmêle les pinceaux dans la gestion des deux égos. Titillé en performances, parfois même dominé, Loeb demande alors à son équipe de le protéger dans la lutte pour le titre. Ogier, ayant accumulé les sorties de route, il ne peut jouer le championnat et il serait logique qu’il s’efface quand on lui demande. Ogier en joue et en rajoute. Quand il devance son chef de file, il déclare « il va encore aller pleurer à son patron ». Finalement, le plus jeune des deux sera poussé vers la sortie : on ne s’attaque pas au sportif préféré des Français quand on a un palmarès totalement vierge en championnat du monde. Certainement  qu’aujourd’hui, Citroën le regrette un peu.

2013 : Hamilton-Rosberg : « Rosberg a dit qu’il l’avait fait exprès »

L’un des aspects les plus étonnants de la guerre entre les équipiers de la meilleure écurie du moment est qu’elle s’étale dans le temps. Jamais deux rivaux d’un tel niveau n’avaient partagé leur garage plus de deux saisons. Nos deux ex-meilleurs amis en sont à leur quatrième année dans le même garage. On se souvient du spectaculaire accident de Barcelone lors du dernier Grand Prix d’Espagne il y a quelques semaines, mais déjà en  2014, à Spa, Rosberg heurtait la roue arrière d’Hamilton et anéantissait la course des deux Mercedes. A cette occasion, Hamilton ne se gênera pas pour dévoiler le contenu de la discussion très privée d’après-course dans le motor-home Mercedes en déclarant que Rosberg l’avait volontairement harponné, ce qu’aucun des autres protagonistes présents à cette réunion ne confirmera. Pour que la cohabitation se poursuive, il aura fallu tout le talent de Toto Wolf, dont les commentaires après coup permettent d’apaiser les tensions tout en restant objectif et assez transparent dans ses analyses. Et surtout, Mercedes survole tellement la concurrence qu’aucun des deux pilotes n’est prêt à abandonner la machine à gagner. Ainsi, Nico Rosberg, globalement dominé par Lewis Hamilton depuis 2013, préfère-t-il se battre à voiture égale plutôt que dans n’importe quelle autre équipe. Son classement au championnat 2016 lui donne pour le moment raison.

Ils se sont tant aimés

Dans l’histoire de la Formule 1, on recense également quelques belles histoires entre équipiers. Mais elles se comptent sur les doigts d’une seule main. Quelques exceptions dans un monde de brutes.

1973 : Stewart-Cevert : « j’ai perdu mon petit frère »

Jackie Stewart avait fait de François Cevert son successeur chez Tyrell. L’Ecossais avant décider de se retirer au sommet de la gloire, sur un titre de champion du monde. Mais durant la saison, il prodiguait mille conseil à son jeune équipier pour qu’il soit son digne héritier à partir de l’année suivante. Comme prévu, Stewart terminera sa carrière à Watkins Glenn, théâtre du dernier grand prix de la saison 1973, non pas le dimanche soir, mais dès le samedi, François Cevert ayant trouvé la mort durant la séance d’essais qualificatifs.

1984 : Prost-Lauda : « il va m’aider à devenir champion du monde »

A ceux qui reprochent à Alain Prost de s’être brouillé avec tous ses équipiers, il rétorque que sa cohabitation avec Niki Lauda fut exempte de tout nuage, alors même que les enjeux étaient énormes puisque les deux décrochèrent le titre de champion du monde. Pire, la saison 1984 se terminera sur le plus petit écart jamais enregistré entre les deux premiers : 0,5 point, à l’avantage de Lauda. Connaissant le tempérament de Prost, il est saisissant de se souvenir des images du sacre de Lauda lors du dernier grand prix à Estoril, où l’on voit un Prost souriant et très beau perdant, félicitant sincèrement son adversaire. Lauda lui promis ce jour-là d’aider Prost à devenir champion du monde l’année suivante, ce qui sera fait, même s’il n’avait plus besoin de personne pour ça.

1989 : Berger-Senna : « alors, combien tu vas me mettre aujourd’hui ? »

Evidemment, lorsqu’un pilote domine largement son équipier, les tensions sont souvent moins vives. Déjà, parce qu’ils se retrouvent rarement au même endroit sur la piste. Entre Berger et Senna s’est construit une authentique amitié, qui aurait certainement eu du mal à exister si l’Autrichien s’était montré un adversaire moins résigné : « alors, combien tu vas me mettre aujourd’hui ? » demandait-il à Senna avant les séances d’essais. Le Brésilien ne rendra jamais vraiment hommage à son fidèle lieutenant, se montrant même particulièrement mesquin lorsqu’il dut le remercier pour services rendus sous la forme d’une victoire offerte au Grand Prix Japon1991. Senna, alors en tête, leva le pied brutalement et ostensiblement quelques mètres avant la ligne d’arrivée pour laisser passer Berger, quand un gentleman aurait fait en sorte de ralentir progressivement dans les derniers tours. Pas vraiment un cadeau en fait.

2013 : Hamilton-Rosberg : « pour Lewis, c’était un peu plus compliqué que pour moi »

Et revoilà nos deux meilleurs ennemis. Oui, cette fois réunis dans la rubrique « amis ». Car avant de se chamailler en Formule 1, Lewis Hamilton et Nico Rosberg passaient leurs week-ends en famille sur les pistes de karting de toute l’Europe. Si leur matériel était à peu près équivalent, Rosberg était bien conscient de leur différence de niveau de vie et déclarera, une fois arrivé en F1, que tout avait été plus compliqué pour Lewis (et pour Robert Kubica qu’il citait dans la même phrase) pour financer sa carrière. Leur amitié se poursuivra en Formule 3 et en Formule 1, jusqu’en 2014.



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