Maxime Toizat
Années 80 [introduction]

Les années vitesse

Les années 80 ! Le temps des cascades de Bébel, de Champs-Elysées, de Madonna, de Michael Jackson, du Top 50, de SOS Racisme, des chansons pour l’Ethiopie, de Dorothée, de Dallas, de Coluche, du fluo, de Bernard Tapie, du sport-aventure, des publicités Pétrole Hahn, de Yannick Noah, du Minitel ou des PC Amstrad.

Le temps d’une France socialiste (mitterrandiste plus exactement), optimiste et conquérante, fière de son TGV et qui rêvait de GTI. Bref, une France pied au plancher, à l’époque où la vitesse était encore synonyme de réussite et de succès, et qui représente une forme d’âge d’or pour l’automobile. Ensemble, jetons un œil dans le rétro.

Les années 80 sont incontestablement celles des GTI. La première VW Golf avait certes ouvert la voie en 1974, mais c’est en 1984, avec la 205 GTI (au départ, forte de 105 ch) et en 1985, avec la Renault 5 GT Turbo, que le phénomène prend chez nous toute son ampleur. A l’époque, l’identification joue à plein avec les monstrueuses « groupe B » qui dévorent les spéciales du championnat du monde des rallyes. Dans le même temps, pour le grand public, l’arsenal répressif alors à peu près inexistant sur les routes permet de traverser la France à fond de train sans trop de risque pour son permis de conduire (nous jetterons en revanche un voile pudique sur les statistiques de sécurité routière de l’époque…). Pour le cadre trentenaire, posséder une GTI est donc alors le « must ». Et tous les constructeurs s’engagent sur le terrain, jusqu’à Citroën qui propose une version vitaminée de sa bourgeoise CX, la « GTI Turbo » dont Grace Jones vante la vitesse maximale de 220 km/h ! Bref, on a là des performances alors stratosphériques, mais délivrées par des voitures à l’apparence banale (à quelques détails près, certes) et dont les tarifs s’avèrent relativement accessibles. Succès assuré ! Dans les catégories supérieures, essentiellement du côté allemand de la frontière, ça carburait fort également, ainsi que l’illustre le cas des BMW M3 et Mercedes 190 E 2-3 16 qui, à coups de renflements de carrosserie et d’ailerons sur le coffre, signifiaient clairement leur vocation sportive. Enfin, au sommet de la chaîne alimentaire, Ferrari créait l’évènement en 1984 avec sa 288 GTO qui, animée par un V8 turbo (cinq lettres magiques) dépassait les 300 km/h. Mais elle sera éclipsée quelques mois plus tard par la spectaculaire Testarossa de 390 ch (et près de 300 km/h…), suivie en 1986 par la Porsche 959 (450 ch) et en 1987 par la Ferrari F40 (478 ch, 324 km/h). Toujours plus !



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