Pour passer un week-end hors du temps, inutile de viser le Grand Ouest américain. A la lisière des Pyrénées espagnoles s’étend un désert sorti
tout droit de l’Arizona : irréel, apaisant. A découvrir en Jeep Grand Cherokee (évidemment) et y séjourner dans l’un des hôtels les plus étonnants du moment.

Désert des Bardenas. Un nom qui sent bon l’aventure et, surtout, l’environnement hostile. C’est pourtant l’endroit idéal pour faire le vide. Le voyageur s’y voit plongé dans un décor d’Arizona qui n’a rien d’artificiel. Oui, un authentique désert en pleine région des Asturies, au nord-ouest de l’Espagne, avec ses canyons, ses pistes poussiéreuses, ses incessantes rafales de vent, son absence de végétation et de toute trace de vie. Posé comme un mirage, l’hôtel quatre étoiles Aire de Bardenas suscite la question évidente : pourquoi ? Pourquoi un établissement de luxe dans un tel cadre ? C’est là tout l’intérêt du lieu. Fuir la ville, fuir les touristes, fuir les grands complexes hôteliers… En un mot, fuir la civilisation le temps d’un week-end, ou, pourquoi pas, davantage. On y vient uniquement pour se retrouver à deux, ou avec soi-même. Aucune animation extérieure, en dehors de l’excursion dans le désert, avec son propre véhicule, qui prendra une demi-journée. Un SUV est préférable, sauf en été où le risque d’embourbement est nul du fait du sécheresse dans cette région. Là, vous découvrirez des paysages à couper le souffle, dignes du Grand Ouest américain.

Le reste du temps sera consacré à la détente, à la méditation, au repos, à la lecture ou toute autre activité à pratiquer à deux dans le confort douillet d’une chambre à la déco sobre, chic et écolo. Tout juste pourra-t-on s’autoriser quelques longueurs dans la piscine au dessin épuré, avant de revenir dans sa chambre-cube ou son jardin privatif équipé d’une immense vasque. On pourra s’y rafraîchir à l’abri des regards.

Métal et petits piments

L’hôtel est constitué d’une trentaine de ces grosses boîtes, posées à même le sol caillouteux. Vingt-deux d’entre elles accueillent des chambres ou suites, avec vue sur le désert. Les autres, plus volumineuses, abritent la réception et les salles de restaurant.

Le couple de jeunes architectes Monica Rivera et Emiliano LУpez ont reçu pour leur travail pas moins de vingt-six prix dans le monde. Tous les sols sont en béton ciré, avec pierres de l’Ebre incrustées, et les murs en métal, l’ensemble étant réchauffé par diverses essences de bois blond. Une rudesse des matériaux qui n’exclut pas un certain raffinement dans la déco et l’atmosphère générale. Le meilleur endroit pour s’installer – une place seulement – se trouve incontestablement dans l’espace libéré par l’armature des immenses baies vitrées, à l’intérieur desquelles un matelas a été installé. L’occupant a la sensation d’être à l’extérieur, tout en profitant de la fraicheur de la chambre.

Le restaurant mérite au minimum un dîner : produits locaux, charcuterie espagnole, morue aux petits piments et, surtout, des plats à base de légumes – spécialité de la région – dont certains cultivés dans le jardin de l’établissement. Un jardin au design très soigné que l’on peut contempler durant les repas. Pour le reste, n’hésitez pas à vous rendre d’un l’un des nombreux bars à tapas qui animent Tudela, la ville la plus proche, distante de seulement trois kilomètres.

Mirage ? Non, hôtel. A moins de 200 km de la frontière franco-espagnole se dresse l’hôtel Aire des Bardenas, version futuriste du séminaire. Comme tout établissement moderne qui se respecte, cette maison cultive les fibres bio et écolo.

Hôtel Aire de Bardenas – Ctra de Ejea – 31500 Tudela (Navarra) – + 34 948 11 66 66 – www.airebardenas.com – Par la route : à 200 km de Biarritz, à 90 km de Saragosse – Chambre cube à partir de 225 € la nuit

Musée Guggenheim de Bilbao : étape obligée

Pour un séjour plus long, avant l’arrivée ou après le départ dans les Bardenas, une journée doit impérativement être consacrée à la visite de ce musée, époustouflant, à l’intérieur comme à l’extérieur, et distant de 200 km par autoroute. www.guggenheim-bilbao.es/fr

Jeep Grand Cherokee : un indien dans la ville, mais aussi ailleurs

Le Grand Cherokee porte toujours aussi bien son nom d’indien, mais ne veut plus rester cantonné au rôle de baroudeur. Très urbain, le modèle 2013 a travaillé son look, plus raffiné que le précédent, notamment au niveau des optiques, et s’enrichit de tous les équipements les plus sophistiqués. Particulièrement dans cette version Overland dans laquelle absolument tous les raffinements sont disponibles en série, de la sellerie cuir au toit ouvrant, en passant par les sièges chauffants ou ventilés, les jantes de 20 pouces et les systèmes multimédias complets. C’est clair, l’américain n’est plus un 4×4, mais bien un SUV. D’ailleurs, son confort est devenu son meilleur atout. A l’occasion de notre périple, avec un départ de Paris, pour rejoindre le désert des Bardenas 980 km plus loin, nous avons pu tester ses qualités autoroutières. Sur ce terrain, il reste impérial, avec un silence de fonctionnement ouaté et une consommation raisonnable, aux alentours de 10 l/100 km en respectant plus ou moins scrupuleusement les limitations de vitesse.

Là où ce gros crossover pèche encore, c’est sur route sinueuse. Nous avons pris le parti de traverser les Pyrénées par les cols pour le mettre en difficulté. Là, le Grand Cherokee, en gros progrès par rapport aux versions précédentes, manque encore d’agilité si on le compare à une berline. Dans les enchaînements de virages serrés, on entend crisser les pneus avant si on le malmène un peu. Il est donc préférable d’adopter un train de sénateur, tandis que le moteur plein de couple à bas régime et la nouvelle boîte auto 8 vitesses inciteraient plutôt à une conduite sportive.

Arrivé à destination, le Jeep prend sa revanche dans les terrains creux où il fait merveille. Contrairement aux SUV allemands, il peut s’aventurer partout sans crainte, grâce à une batterie complète d’aides à la conduite tout-terrain. Cet indien aime bien la ville, mais sans renier non plus complètement ses origines.

TECHNIQUE

• CO2                                                         198 g/km
• Moteur                                                      V6 diesel
• Puissance                                  250 ch à 4 000 tr/min
• Couple maxi                             570 Nm à 2 000 tr/min
• Longueur/largeur/hauteur                    4,83/1,94/1,79 m
• Poids                                                       2 350 kg
• Volume de coffre                                        782 dm³
• Consommation           7,3/9,5/6,5 l/100 km
• 0 à 100 km/h                                                    8,2 s
• Vitesse maxi      202 km/h