Les années futuristes
Mais pourquoi, diable, étions-nous obsédé à ce point par le futur dans les années soixante-dix ? Parce qu’on venait de marcher sur la Lune et qu’on ne pensait plus qu’à l’an 2000, tout proche.
Soucoupes volantes, martiens, envahisseurs… Après que la conquête de l’espace est devenue une réalité, avec comme point d’orgue le premier pas d’Armstrong sur la Lune en 1969, l’homme a maintenant besoin de rêver plus loin et d’imaginer que les petits extra-terrestres feraient le chemin inverse en venant nous rendre visite sur notre belle planète. Bien sûr, on attend toujours, mais entre fantasmes et productions cinématographiques à succès, les années soixante-dix auront été marquées par les photos-montages, les récits bidons (heureusement que twitter n’existait pas !), le charlatanisme, mais surtout Star Wars, Rencontres du troisième type et l’émergence du genre science-fiction au cinéma comme dans la littérature.
Steven Spielberg : « Je ne rêve pas la nuit, je rêve le jour, je rêve toute la journée ! »
Dans la vraie vie, tout est également voué au culte du futurisme : les chanteurs endossent des panoplies de spationautes, les pubs nous transportent au XXIe siècle et les voitures semblent toutes arriver directement de Mercure ou Saturne. Du moins pour les concepts-cars, qui deviennent les attractions des différents salons de l’auto.
Ce qu’il en reste :
Le genre, film de science-fiction, a quasiment disparu avec la fin du XXe siècle, pour mieux réapparaître par la suite. Une tendance revenue à la mode, à la fois grâce aux effets spéciaux, et parce que nous sommes toujours fascinés par la vision du monde tel qu’il sera… à la fin du siècle. Le XXIe cette fois. Côté auto, l’airbag et l’ABS sont obligatoires depuis longtemps, la limitation de vitesse n’a fait que se durcir (probablement un peu trop au détriment d’autres fléaux) et le style à la serpe de ces années-là fait à nouveau autorité chez certains designers, notamment les japonais, Lamborghini, Peugeot, Audi…
Colani Car
Le bio design s’est imposé aux voitures de série dans les années quatre-vingt-dix. Bien avant, en 1970, c’est Luigi Colani, qui présente la particularité d’être à la fois ingénieur aérodynamicien et artiste fou, qui a inventé le concept, avec cet incroyable prototype faussement imaginé pour les 24 Heures du Mans.
Lamborghini Bravo
En 1974, Marcello Gandini dessine une petite sœur à la Countach dont il était déjà l’auteur. La Bravo ne sera jamais produite, malgré un style bien plus réussi que la Silhouette et la Jalpa qui vont être commercialisées par la suite. Sans succès d’ailleurs.
Maserati Boomerang
Voiture futuriste par excellence, la Maserati Boomerang, œuvre de Giugiaro, était équipée d’un ingénieux système de volant sans moyeu central, remplacé par l’instrumentation placé ainsi juste face au conducteur. A noter que l’exemplaire unique de cette sublime GT a été homologué pour la route.
Matra Laser
Dessinée par Michelotti et présentée au Salon de Genève en mars 1971, la Matra Laser restera hélas un projet sans suite. Incroyable de redécouvrir des lignes si futuristes qui le seraient encore de nos jours.
BMW Turbo
La BMW Turbo préfigure avec six ans d’avance ce que sera la M1, produite en série à partir de 1978. A l’époque du style italien roi, ce prototype dessiné par la génie français Paul Bracq, est une exception. Son moteur était bien équipé d’un turbo, 4-cylindres de 280 ch.
Ford Mustang Milano
L’Italie est le pays du style et les américains de Ford baptisent Milano cette étude futuriste sur base de Mustang. A noter, sur la plupart des photos de cette époque, l’omniprésence de mannequins féminins aux postures suggestives, fort heureusement devenues hors de propos aujourd’hui.
Rencontres du Troisième type
Le cinéma de science-fiction inonde les salles obscures du monde entier. Grâce au progrès réalisés sur les effets spéciaux, mais porté également par l’appétit féroce du public qui ne rêve que de XXIe siècle. Rencontres du troisième type de Spielberg, reste comme l’un des meilleurs films du genre.