François Fillon, ministre le plus rapide de l’histoire de France ? Probablement. Après avoir essayé la Peugeot 908 et participé plusieurs fois au Mans Classic, ce pilote amateur nous dévoile toutes les facettes de sa passion authentique. Même si cela peut déplaire.
Rendez-vous est pris dans le cadre solennel de l’Assemblée Nationale, dans le bureau de député de François Fillon. Lieu inhabituel pour moi, surtout pour parler de sport automobile. Le boss Thierry Soave m’accompagne et porte la cravate réglementaire, soulignant un peu plus le fait que je me contente d’une veste sur col de chemise ouvert. Après tout, si le protocole s’applique à un député, c’est plutôt un pilote que je viens rencontrer. D’ailleurs, nous allons nous retrouver dans quelques semaines sur l’épreuve du Mans Classic, lui au volant d’une BMW M1 des années 70, moi d’une Ford GT40 des années 60. François Fillon et moi nous connaissons par notre intérêt commun pour le sport automobile, mais c’est la première fois que nous avons un véritable échange sur le sujet. La conversation s’engage sur notre ami commun Luc Ferry, qui collabore intensivement auprès de Car Life.
F. Fillon : Luc Ferry m’en veut beaucoup car ça fait des années que je dois l’emmener sur le circuit Bugatti et je ne l’ai toujours pas fait.
P. Belmondo : Justement, il a un message pour vous. Il m’a dit « tu lui donneras ça », (je lui tends diplôme de pilote de F1 obtenu par Luc Ferry quelques jours plus tôt chez AGS, voir p.96). Il prétend que maintenant, il est plus rapide que vous [Rires].
Il dit ça parce qu’il a essayé une voiture plus puissante, mais ça ne veut pas dire qu’il est plus rapide. Avec Luc, je me souviendrai toujours de cette anecdote. Nous étions au Conseil des ministres et je lui montre une photo d’une AC Cobra que je venais de conduire sur le circuit du Mans. Il se penche sur un papier et se met à gratter un truc. Je pensais qu’il préparait une grande intervention et au bout de dix minutes, il me passe le papier sous le bras : c’était toutes les caractéristiques de l’AC Cobra, la cylindrée, etc., dans les moindres détails. Pour en revenir à la conduite, je n’ai jamais essayé une F1. En revanche, j’ai roulé avec une Formule 3000 de chez DAMS à l’époque, ça devait faire dans les 700 chevaux je crois.
C’est amusant, c’était peut-être la mienne, je roulais chez DAMS ces années-là en 1987. D’où vous vient cette passion pour l’automobile ?
D’abord, je suis né à quelques kilomètres du circuit du Mans. J’avais un grand-père qui avait été engagé aux 24 H dans les années 20, malheureusement, il n’avait pas couru, Au dernier moment, sa femme lui a interdit, elle trouvait que c’était trop dangereux. Quand j’étais gosse, la semaine des 24 H, il y a avait l’écurie Austin Healey qui s’installait dans le seul hôtel de mon village. A la sortie de l’école, nous étions au milieu des mécaniciens, c’était quand même une autre époque. Ensuite, je suis resté intéressé par l’automobile jusqu’au moment où en tant que président du conseil général de la Sarthe, j’ai décidé de sauver les 24 H du Mans qui étaient devenue une épreuve moribonde à la fin des années 80. Durant une petite dizaine d’années, j’ai présidé l’organisation de l’épreuve. C’est dans cette période que j’ai découvert le pilotage et utilisé les compétences des moniteurs du circuit Bugatti pour améliorer mes performances. Depuis, je n’ai jamais cessé de conduire et de progresser.
Quand vous étiez jeune, vous rêviez d’être pilote ou président de la république ?
(rires) Non je rêvais ni de l’un ni de l’autre. J’ai toujours suivi les courses, la mécanique, la technique… Oui, une vraie passion, mais comme j’ai été élu député à l’âge de 26 ans, la question de me lancer dans le sport automobile ne s’est pas posée.
Votre frère est allé plus loin…
Il ne faut pas me parler de mon frère parce qu’il est beaucoup plus rapide que moi et ça m’insupporte (rires).
En tant que personnalité politique, vous n’avez jamais eu peur que cette passion vous nuise en termes d’image ? Le sport auto n’a pas très bonne presse en France.
D’abord je pense qu’il n’y a pas forcément de lien entre la presse et le peuple français. Je pense qu’il y a un grand nombre de Français qui aiment l’automobile et qui au fond d’eux-mêmes ne réagissent pas en fonction du politiquement correct. Donc moi j’ai toujours affiché ma passion pour l’automobile et je ne pense pas que cela m’ait valu de perdre de la popularité, au contraire. Simplement je l’ai affichée depuis toujours. Je pense que le pire pour un homme public c’est d’avoir des passions cachées. Si on a une passion, il faut la montrer. Le fait peut-être d’être un élu de la Sarthe m’a donné des circonstances atténuantes mais je n’ai jamais ressenti, je ne me suis jamais fait agressé nulle part, je n’ai jamais eu de remarques désagréables… Alors de temps en temps je vois des remarques dans la presse, émanant de je ne sais quel écolo. Je crois que c’est assez artificiel.
En France, il y a une volonté de sortir de la voiture plaisir, pour se cantonner à la voiture utilitaire. C’est une erreur.
On ne peut pas nier qu’il y a quand même énormément de contraintes pour l’automobile.
Contre lesquelles je me suis heurté moi-même. J’ai voulu relancer le grand prix de Formule 1 de France, je n’y suis pas parvenu pur avoir sous-estimé l’opposition extrêmement forte, y-compris dans mon propre gouvernement. Oui, c’est comme si au fond l’automobile, c’était un truc dépassé, du XXème siècle. Et je pense que nos constructeurs n’ont pas trop aidé dans la mesure où ils ont un peu aussi entretenu cette idée que la voiture allait changer complétement, que ça ne serait plus qu’un objet utilitaire. Je pense que cela ne correspond pas aux attentes de beaucoup de Français qui d’ailleurs finissent par se tourner vers des marques étrangères pour trouver une satisfaction qui n’est pas seulement utilitaire. Il y a eu toute une tentative pour sortir de l’automobile-plaisir dans notre pays. C’est une erreur.
Mais les constructeurs français n’ont pas été particulièrement aidés par les gouvernements successifs…
Non, non. Bien sur
J’avais emmené Nicolas Sarkozy en passager dans une petite barquette sur le circuit du Mans. Il n’avait pas trop aimé.
Notamment sur les aspects malus. On ne peut pas être pour la pollution, mais un malus à plus de 10 000 €, ça tue toute une partie de l’industrie automobile.
Oui, en même temps on a aujourd’hui des voitures haut de gamme produites par les constructeurs allemands qui ont un malus beaucoup plus faible voire pas de malus du tout. Et moi je vois un lien entre la performance d’une industrie, les compétitions automobile, et la réussite dans ces compétitions automobile. Donc, la France a tout intérêt à continuer d’investir dans ce domaine et pour ça il faut que ses constructeurs soient motivés pour le faire. Et je reconnais que les gouvernements dans le passé n’ont pas motivé les constructeurs. Je ne trouve pas qu’eux même aient été très motivés. Je pense qu’ils ont été très longtemps dans des stratégies de court terme. C’est à dire qu’on colle à un marché tel qu’il nous est décrit par nos spécialistes de marketing et on n’intègre pas la dimension un peu subjective, qui est surement difficile à mesurer mais qu’il y a dans l’automobile. Si vous achetez une Audi, ou une Mercedes, ou une BMW, même si vous achetez une petite, vous avez l’impression d’acheter une voiture de prestige. Pourquoi ? Parce qu’il y a des modèles qui portent le drapeau de la marque. Combien de fois suis-je allé essayer de convaincre les dirigeants de PSA ou de Renault, de faire des modèles puissants, sportif ? La réponse qui m’était toujours donnée, c’était qu’il n’y avait pas de marché. Mais en réalité ce n’est pas le sujet, le sujet c’est comment on donner le sentiment aux gens qui vont acheter une voiture qu’ils ont une part de rêve dans cet achat. Et c’est le même sujet avec la compétition automobile. Penser que ça n’a pas de conséquence pour la France de ne pas avoir de grand prix de Formule 1, ça a des conséquences sur les constructeurs. Quand Peugeot a décidé de se retirer du Mans et que son président m’a appelé, à l’époque j’étais Premier Ministre, pour me prévenir, je lui ai dit » je ne peux pas vous donner de conseils, je ne peux pas vous interdire de faire ça, je vous dis simplement que c’est une très mauvaise opération pour Peugeot car cela veut dire que non seulement vous n’allez pas bien, mais qu’en plus, vous le dites à vos clients, vous le dites à tout le monde « . En même temps je comprends les contraintes qu’ils avaient, la pression sociale etc. Mais ce sont des choix de court terme.
Dans le même ordre d’idée, comment expliquez-vous que PSA ferme son usine d’Aulnay et que dans le même temps, avec les mêmes réglementations, les mêmes contraintes sociales, Toyota fait fonctionner à 100% leur usine Valenciennes ? Ils produisent pourtant de petites voitures : des Yaris, qu’ils vendent dans le monde entier.
D’abord, je pense que Toyota a une dimension financière et technologique qui est sans commune mesure avec Peugeot donc ils ont des bases arrière extrêmement puissantes qui leur ont permis de développer des modèles qui sont parfaitement adaptés au marché dans le monde entier. Je ne sais pas si le climat social y est pour quelque chose ou pas. Je pense que Peugeot n’a pas les produits, qu’ils n’ont pas la stratégie sinon l’usine tournerait. Mais je ne veux pas non plus accabler un constructeur français, ce n’est pas mon objectif.
Par rapport à ça, vous seriez pragmatique, de laisser rentrer les Chinois comme l’ont fait PSA, comme les Indiens avec Land Rover, les Chinois avec Volvo ?
Oui bien sûr. Je pense de toute façon que nous sommes dans un monde mondialisé et que la fermeture des frontières n’a aucun sens, strictement aucun. Elle ne peut conduire qu’à une attrition de l’industrie automobile française. Donc cela n’a aucun sens, il faut ouvrir bien sûr.
Avec Sébastien Loeb, nous avons fait trois tours dans les jardins de Matignon avec sa DS3 WRC !
Précisément, comment expliquez-vous que la France soit leader dans le monde tout ce qui concerne le luxe, que ce soit la gastronomie, l’hôtellerie, l’aéronautique, et pas l’automobile ?
J’ai une théorie sur la question, je ne sais pas si …
On est entre nous ! [Rires]
Je pense quand même qu’il y a une grande différence entre l’industrie automobile française et l’industrie automobile allemande dans les périodes récentes, je en parle pas de l’histoire ancienne, les industries automobile outre-Rhin ont toujours été dirigées par des industriels ayant fait leur classe dans l’industrie automobile et aimant le produit : des passionnés. Personne ne peut dire que le patron de Porsche ce n’est pas un passionné d’automobile qui ne connaît pas le sujet. Le patron d’Audi, le patron de BMW, ce ne sont pas des gens à qui on aurait pu confier n’importe quelle entreprise. Or je pense que notre système de formation des élites français a fait que depuis longtemps on a à la tête des entreprises automobile françaises des gens de très grande qualité mais que ne sont pas des hommes et des femmes de l’automobile.
Donc en fait il manque des grands capitaines d’industrie qui acceptent de prendre des risques, quelqu’un comme Lagardère ?
Voilà, Lagardère est un exemple de quelqu’un qui avait une passion et qui a créé quelque chose d’incroyable. Alors de temps en temps, quand on s’y met vraiment, on y arrive, c’est à dire que voilà Renault se met en F1 et gagne, Peugeot aussi. Moi j’étais allé voir les dirigeant de Peugeot avec Henri Pescarolo, au début des années 1990, pour leur dire : « vous êtes les champions du monde du diesel, faites une voiture diesel pour gagner Le Mans. » Ils m’ont ri au nez ! Ils m’ont dit que cela n’arriverait jamais ! Et puis quelques années plus tard, Audi est arrivé, Peugeot s’y est mis aussi.
Si on peut revenir sur votre passion, dans votre entourage, notamment politique, à aucun moment on ne vous a demandé de lever le pied par rapport à ça ?
Non, personne n’a osé. [Rires]. Tout le monde savait que la réponse serait négative.
Le président de la République, à l’époque où vous étiez premier ministre ? A aucun moment il ne vous a fait de remarque ?
Je pense qu’il n’approuvait pas mais non, non il ne m’a pas fait de remarque. J’ai de temps en temps des amis qui me disent « mais ne prends pas de risque, ne fais de ski » mais c’est juste pas négociable. Je pense que honnêtement j’ai cranté très tôt le fait que je faisais un peu de compétition automobile. Enfin, compétition c’est beaucoup dire. Voilà, c’est comme ça, ça fait partie des choses qui ne sont pas négociables.
Oui, le déploiement des radars automatique a été une mesure impopulaire. Je le comprends, mais c’était nécessaire.
D’accord, donc personne ne vous a jamais demandé de lever le pied disons, « ce n’est pas bon pour ton image ».
Si, si ça on me l’a dit, on me l’a dit.
Le président ?
Je ne crois pas me souvenir.
Lui, il préfère le vélo ! [Rires]
Moi aussi, je fais du vélo. Mais je l’ai emmené une fois. Au moment des élections européennes, en 2000. Il était venu faire campagne au Mans. Et je l’avais installé dans une petite barquette Alfa Romeo et je lui avais fait faire deux tours de Bugatti. Il n’avait pas trop aimé, il n’aime pas du tout la vitesse [Rires]. Mais je reconnais à sa décharge que je n’aime pas trop non plus être à côté.
Et, sur la route, comment roulez-vous lorsque vous êtes au volant ?
Je suis devenu calme.
Vous l’êtes devenu ? C’est à dire que vous ne l’avez pas toujours été ?
Non, mais c’était il y a longtemps, très longtemps. Et maintenant, quand on fait une séance en circuit de 2 ou 3 heures, et qu’on reprend le volant avec sa voiture, on roule en général très cool. J’ai complétement changé de ce point de vue-là. D’ailleurs, les voitures que je conduis sur la route n’incitent pas à la conduite sportive. Avec ma Peugeot 508 diesel, on met le régulateur et on écoute de la musique.
Alors, LA question : comment expliquer que le Premier Ministre le plus passionné d’automobile de l’histoire, soit celui qui aura déployé le plus gros arsenal de répressif sur la route de toute l’histoire.
C’est un peu excessif, mais il est vrai que le président de la République m’a demandé de mettre en œuvre une politique assez répressive et pas très populaire en la matière. Je m’en souviens parfaitement. Quand je suis allé sur la grille de départ des 24 H du Mans juste avant le départ, je me suis fait sifflé par 200 000 personnes ! En plus, une fois que vous êtes engagé dans la remontée de la grille, vous êtes sur la piste, vous ne pouvez plus en sortir : il y a un mur qui vous empêche de retourner dans les stands. Donc vous êtes obligé de remonter jusqu’en haut. C’est très très long. [Rires].
Bon, plus sérieusement, on ne peut pas nier que pendant très longtemps, moi-même je viens de vous l’avouer, l’immense majorité des conducteurs français se soient laissé aller sur les routes. On avait quand même des comportements qui n’étaient pas compatibles avec l’enjeu en termes de sécurité et de vies humaines. Donc, il a fallu prendre des mesures énergiques pour faire changer les comportements. Alors, après, que nous soyons passés brutalement d’un système très permissif à un système très répressif, je conçois que cela ait entrainé cette réaction. Mais c’était tout de même assez nécessaire. On est quand même dans un pays où il n’y a pas de conscience collective autour de la sécurité routière. Les Anglais ont des tas de défauts, mais c’est un sujet chez eux, de discipline collective. Chez nous, non. Moi-même, je me souviens avoir fait Bayonne-Sablé en 4h45. J’ai également le souvenir dans la ville dont j’étais le maire, qu’à partir de 20 H plus personne ne s’arrêtait au feu rouge Alors est-ce un problème d’éducation, est-ce lié à notre tempérament et à notre mentalité, est-ce lié à l’enseignement de la conduite ? C’est sûrement un peu de tout ça, mais il y avait besoin d’un coup d’arrêt.
Et les résultats sont très bons. Avant on pouvait rouler plus vite (il me coupe)
En fait on ne le pouvait pas, mais on le faisait.
En tous cas, on avait moins de chances de se faire attraper. Mais ce qui me gêne, c’est que l’alcoolémie et la drogue au volant restent très peu contrôlées.
Mais vous avez complétement raison, mais le problème est simple : il est plus facile de contrôler la vitesse que de contrôler l’alcool. Contrôler l’alcool, c’est arrêter la voiture, souffler, donc il faut des moyens gigantesques que nous n’avons pas.
Si je puis me permettre, ce n’est pas la réponse attendue par le citoyen. Le job de l’Etat c’est de dire : « ok, l’alcool est devenue la première cause de mortalité sur la route, on s’en occupe ».
Je dis simplement que l’on ne peut pas traiter le contrôle de l’alcool de la même façon que l’on traite le contrôle de la vitesse. Le contrôle de la vitesse, vous pouvez automatiser le contrôle, l’alcool, vous ne pouvez pas l’automatiser. Donc c’est quand même une donnée physique, sauf à recruter des milliers et des milliers de gendarmes et contrôler les gens en permanence. D’ailleurs ça ne fonctionne pas mieux dans les autres pays européens.
Pour en revenir à la passion, quels sont les pilotes qui vous ont marqué, que ce soit en F1, au Mans ?
Il y en a plein ! Il y en a un qui m’a vraiment marqué, c’est Jacky Ickx. D’abord parce que ça a été un pilier de l’histoire du Mans. Je le connais bien et je le revois et je trouve que c’était non seulement un très grand pilote mais c’est un homme équilibré, agréable. J’ai beaucoup suivi Alain Prost, je le vois encore d’ailleurs, souvent. J’ai comme tout le monde été fasciné par Senna, par le talent, par le brio. Pour moi, c’est mon trio de tête.
Et vos enfants ?
Mes enfants, ils aiment bien l’automobile. Il y en avait deux qui étaient absolument fascinés par Schumacher. Quand je lui ai remis la légion d’honneur à Matignon. La seule fois que mes fils sont venus à une cérémonie officielle, c’était ce jour-là. [Rires]. Il y a une photo où ils sont tous les quatre. Et mon fils aîné était, je ne sais pas pourquoi, absolument fasciné par Villeneuve. Il avait des photos de Villeneuve partout dans sa chambre.
Vous avez des voitures de collection ?
Hélas, non.
Vous n’avez pas de voiture en fait ?
Si, si, j’ai une vieille Peugeot 306 seize soupapes, 180 chevaux, qui est un peu âgée. J’ai un 4X4 Toyota Land Cruiser.
Donc rien qui pourrait faire rêver nos lecteurs ?
Alors j’ai eu autrefois des R5 Alpine, il y a longtemps.
Quelle était votre première voiture ?
Ma première voiture, c’était une 4L et après j’ai eu deux R5 Alpine. J’en ai mis une dans un ravin en Espagne. Après, j’ai eu une Peugeot 405 MI16. Mais quand on fait de la politique, et qu’on fait de la politique honnêtement, on ne peut pas avoir d’argent pour acheter des voitures. Donc, les voitures je me contente de conduire celles que l’on me prête.
Et vous rêvez d’une voiture ancienne que vous pourriez vous offrir un jour ?
J’ai une voiture fétiche, c’est la Ford GT40, mais je ne l’ai jamais conduite. Vous parliez tout à l’heure que vous avec interrogé Claude Lelouch. Moi la seule chose qui m’a plu dans le film Un homme et une femme, c’est le bruit de la GT40. Avec un de mes cousins, on l’avait enregistré et on se le passait en boucle.
J’aurai la chance d’en conduire une puisque je fais Le Mans classique à son volant.
Ha, ça ça m’ennuie. [Rires] On va être dans le même plateau ?… Heu, non, vous êtes dans le 6 et moi dans le 5.
J’imagine que votre plus belle expérience reste l’essai de la Peugeot 908 au Mans ?
Oui, j’ai fait une dizaine de tours d’une Bugatti. Il avait plus et la piste était encore un peu grasse. Donc je suis parti tout doucement, tout doucement, puis j’ai commencé à monter un peu le rythme. J’ai fait une première série de 6 ou 7 tours. Ils étaient censés me demander de revenir, je n’ai jamais rien entendu.
Ah oui, mais ça, ça arrive souvent !
J’ai commencé à faire moins de 2 minutes sur le Bugatti. Et j’ai vu à un moment qu’on me faisait signe de m’arrêter donc je me suis arrêté. Ils m’ont applaudi donc je suis reparti. Au bout de deux tours, je l’ai mise en travers au raccordement. Après, ils m’ont dit que c’était bien si on arrêtait, parce qu’ils avaient peur de casser voiture. [Rires].
Et puis j’ai conduit la voiture de Sébastien Loeb, mais des circonstances bien particulières. Quand j’étais premier Ministre, j’ai reçu toute l’équipe Citroën pour fêter son septième titre. C’était juste avant Noël. Ils ont amené la voiture dans le parc. Et il se trouve qu’il y avait eu une tempête peu de temps avant et il y avait des engins qui étaient venus chercher des branches. Donc, le terrain était un peu défoncé et nous pouvions rouler dessus sans risque de l’abîmer plus. Du coup, on a fait trois tours du parc de Matignon avec la WRC ! Les gens qui habitent autour n’en croyaient pas leurs yeux.