Il y a les constructeurs, et il y a les bricoleurs. Même si certains ont du génie, ils ne peuvent faire oublier qu’une auto, c’est sérieux et qu’il ne suffit pas d’imprimer une fiche technique ou de faire souffler fort un turbo pour concevoir une Supercar.
Attirés par les dollars, les yuans ou les roubles d’un marché devenu mondial et fort juteux, les créateurs autoproclamés de Supercars font flores un peu partout aux quatre coins de la planète. Promettant des performances supersoniques et des sensations de Formule 1, ces productions de garagistes restent dans le meilleur des cas sur les stands des salons, ou pire, prennent la route, mais jamais très longtemps. Car une voiture, c'est très compliqué à concevoir, fabriquer, tester, fiabiliser, dans toutes les conditions, par grand froid, canicule, en ville, en montagne, sur tous les terrains... Et une Supercar encore plus. De plus en plus même, du fait des normes anti pollutions draconiennes, d’une électronique complexe et de crashs tests toujours plus contraignants. Et c’est tant mieux, car rouler à 300 km/h avec une auto qui est à peine passée en soufflerie, très peu pour moi. Bien sûr, il est tentant pour des préparateurs, des passionnés ou des milliardaires, de se lancer dans la fabrication d’une voiture d’exception. Soit pour la postérité, soit pour l’argent, soit pour le plaisir de conduire une auto sur mesure et qui porte son nom. Mais ne vous y trompez pas. Lorsque Porsche ou Ferrari commercialise une nouveauté, celle-ci contient des dizaines d’années d’expérience dans sa conception, des milliers de kilomètres de tests et des dizaines, voire des centaines de millions d’euros de développement. Des investissements impossibles à rentabiliser pour un indépendant, même fortuné. Petit tour d’horizon des sorciers les plus connus et pas toujours fréquentables.
Pagani Huayra – 6.0 l – V12 – 730 ch – 360 km/h
De tous les sorciers, c’est assurément le plus sérieux, et de loin. Il est même juste de considérer Pagani comme étant très proche des grands constructeurs traditionnels. Mais, en l’absence de réseau et de véritable développement de prototypes avant commercialisation, la petite marque italienne est condamnée à produire des autos peu fiables. D’ailleurs, ni la marque, ni des écuries privées n’ont tenté le juge de paix de la course automobile, car le résultat est connu d’avance. Et sans avenir, sauf à être racheté par un grand constructeur, mais la marque n’ayant aucun passé, cela reste fort improbable.
Hennessey Venom GT – 7,0 l - V8, 1 261 ch – 447 km/h
Le petit constructeur américain s’est fait une spécialité des puissances délirantes. Les Etats-Unis étant le pays de la ligne droite, ça tombe bien, car utiliser 1 261 chevaux en virage demande un minimum de technologie. Quant aux 447 km/h, nous laissons le choix à un candidat au suicide de les vérifier.
Koenigsegg Agera One :1 – 5,0 l - V8 - 1 360 ch – 440 km/h
Koenigsegg, c’est le Hennessey européen. Tout en finesse, l’artisan suédois fait souffler les turbos pour proposer des puissances qui permettent de parader sur Internet. Mais que ceux qui en ont déjà vu une Agera rouler en vrai sur la route nous envoie un mail de toute urgence.
Panoz Abruzzi - 6.2 l - V8 - 649 ch – 330 km/h
Don Panoz est un homme sérieux (et extrêmement riche, il a inventé le patch antitabac), qui a conçu d’excellentes voitures de course pour les 24 Heures du Mans. Mais une GT de route, c’est autre chose. Ses productions restent donc assez rustiques de conception et la dernière en date le montre clairement par sa face avant.
Gumpert Apollo 4,2 l – V8 – 750 ch – 360 km/h
Créée par un ancien ingénieur de chez Audi, l’Apollo écume les salons depuis une dizaine d’années, mais il est très difficile de savoir si cette auto a réellement été homologuée un jour.
Noble M600 – 4,4 l – V8 - 660 ch – 392 km/h
Brute de fonderie, pas très élégante et confidentielle, la M600, du petit constructeur britannique Noble, prétendait concurrencer la Ferrari Enzo dont elle développe la même puissance. La blague.
Tramontana – 5,5 – V12 - 720 ch – 365 km/h
Non, la Tramontana n’est pas née de l’esprit d’un préparateur fou anglais, mais en Espagne. L’idée ? Un concept tout simple : une Formule 1 biplace pour la route. No gracias.