La grande erreur des écologistes, c’est la décroissance. La vraie vision de l’écologie, c’est l’innovation, la croissance propre. Et ça, c’est le vrai grand projet du siècle, car il créé des emplois et fait reculer la pauvreté.
Quand vous organisez une rencontre entre Luc Ferry et Bertrand Piccard, soit deux des plus brillants cerveaux du moment, pour débattre de thèmes aussi complexes que mobilité, intelligence artificielle ou bien sûr environnement, vous avez intérêt à mettre en éveil maxi tous vos sens. Sur l’écologie au moins, je suis rassuré de constater pour mon modeste organe cérébral que je pense comme eux ! Au-delà des propositions concrètes, des aspects technologiques et des quelques divergences de points de vue entre nos deux sommités, je retiens de ce long entretien des positions communes claires et avant tout idéologiques, qui feraient avancer le monde un peu plus vite si nos politiques voulaient les entendre de temps à autre. Car il s’agit, comme souvent avec les esprits intelligents, tout simplement de bon sens. En substance, trois grandes idées :
- l’écologie doit être positive, incitative et surtout pas punitive. Il ne sert à rien de lutter contre celui qui produit du kérozène si c’est son boulot. Ce qu’il faut, c’est un cadre légal qui l’incite à travailler sur les énergies renouvelables grâce aux nouvelles technologies. Donc, la posture des écologistes qui consiste à dire « soyez sympas, soyez citoyens, ne polluez pas » ne suffit pas.
- l’écologie est vitale, mais la grande erreur des écologistes, c’est la décroissance. La vraie vision de l’écologie, c’est l’innovation, sortir par le haut, la croissance propre. Et ça, c’est le vrai grand projet du siècle, car il créé des emplois et fait reculer la pauvreté.
- les écologistes devraient être répartis dans tous les partis plutôt que de former un parti. On ne peut pas cliver pour protéger l’environnement, on ne peut pas monter les gens les uns contre les autres, on ne peut pas avoir d’un côté les bons qui sont en faveur de l’environnement et de l’autre les mauvais qui font de l’industrie et de la finance.
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Dans le même ordre d’idée, il est surprenant de constater que le premier constructeur « traditionnel » (catégorie dans laquelle je n’intègre donc pas Tesla) à proposer une auto 100% électrique dans le segment le plus porteur du moment, à savoir les SUV, n’est pas une marque allemande, ni japonaise, mais anglo-indienne. Essayée dans ce numéro, la Jaguar i-Pace va même s’aligner en compétition, dans le cadre des courses d’ouvertures de la Formula E ! En tous cas, notre journaliste a été convaincu par ce premier test sur les route du Portugal, et quelques tours de piste sur le circuit de Portimao avec la version de série. Une SUV électrique en compétition, on vit décidemment une époque étonnante… Bien sûr, son tarif extrêmement élevé la cantonne pour le moment à un exercice de style, un produit d’image, mais que se vendra tout de même de façon conséquente car sa cible est mondiale. Elon Musk le sait bien, lui qui voulait inonder ce marché avec la Tesla Model X avant l’arrivée des grands groupes automobiles. Tesla est un immense succès qui force l’admiration, mais insuffisant pour assurer la rentabilité de l’entreprise toujours dramatiquement déficitaire. Souhaitons-lui que l’arrivée des pure-players constitue le début de la bagarre de l’électrique entre les représentants de ces deux mondes, et non pas le clap de fin.
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Enfin, je me réjouis de la participation de Fernando Alonso aux 24 Heures du Mans. Je ne m’explique pas d’ailleurs, qu’il soit le seul représentant de la F1 au départ (accompagné par Jenson Button, jeune retraité des grands prix), puisque cette année, pas de concurrence de date. Il est vrai que le nombre de volants disponibles dans la catégorie LMP1 où seul Toyota engage des voitures officielles, ne permettait pas non plus de faire une venir la moitié du peloton des pilotes de Formule 1. Nul doute que la présence d’Alonso va donner des idées à d’autres.