En sport automobile, le logiciel truqueur de Volkswagen, c'est la cour d'école !
Les tricheurs (1)
Cela pourrait passer pour un bel élan de solidarité du monde automobile envers Volkswagen, mais ce n’est pas tout à fait ça. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ni les autres constructeurs (absolument aucun), ni la presse auto n’ont émis la moindre critique dans l’affaire des logiciels truqués sur les moteurs diesels du groupe. Les premiers, car ils ne savent pas (ou peut-être savent-ils déjà ?!) ce que leur réserve l’avenir dans ce domaine ; les seconds, parce qu’ils constatent à longueur de temps que les valeurs des cycles d’homologation sont à des années-lumière de la réalité. Et le plus important, les consommateurs le savent mieux que quiconque, il suffit d’avoir fait un plein une fois dans sa vie ! Ce qui choque le plus est dans la forme, où nos amis Allemands ont fait preuve de la même rigueur dans cette opération, que dans la conception de leurs autos : à ce niveau de technologie, ce n’est plus de la préméditation, c’est un brevet ! Une fois passée la leçon de morale, sans aller jusqu’à remercier Volkswagen (quoique), réjouissons-nous de cette contribution inattendue au déclin du diesel et ses vilaines particules. Raison pour laquelle le gros dossier de ce numéro est consacré aux nouvelles hybrides essence plug-in. Elles n’ont pas encore révolutionné le marché, car cette technologie est très largement réservée à des modèles de très haut de gamme (à l’exception notable de la Golf, tiens, tiens), mais l’offre va très rapidement s’élargir. Lorsque les constructeurs devront réellement respecter les normes, ce qui sera un jour ou l’autre inévitable, il sera probablement obligatoire pour l’électricité de venir secourir le moteur essence dans chaque voiture produite. Affaire Volkswagen aidant, peut-être même dans un futur très proche.
Les tricheurs (2)
Les observateurs les plus avisés du sport automobile, et plus encore ses acteurs, n’auront pas manqué de plaisanter autour de l’affaire Volkswagen, rappelant les malversations que certaines grandes marques étaient capables d’imaginer pour gagner des courses ! Et ce depuis la nuit des temps. Mais la Formule 1, le WRC ou les 24 Heures du Mans restent des environnements moins concernant pour le grand public et les retombées de ces affaires sont restées confinées au monde sportif. Raison de plus pour vous précipiter page sur cet article. Avec le recul, et prescription aidant, le récit de ces filouteries, coups de (mauvais) génie ou coups fourrés en tous genres se lit vraiment comme un polar.
Les tricheurs (3)
J’avais exprimé ici-même dans le dernier numéro mon enthousiasme de passionné sur le dénouement du championnat du monde de moto. Las, les trois dernières courses de la saison nous ont proposé du grand spectacle, mais aussi et surtout un comportement indigne du grand champion que peut être Marc Marquez, quand il le veut bien. Le pilote Honda, distancé dans la lutte pour le titre, a utilisé tout son talent pour favoriser son compatriote Jorge Lorenzo, pourtant au détriment de Valentino Rossi. Une intention, à peine contestée par son auteur, et mise en œuvre de façon grossière, à la fois dans sa façon d’attaquer Rossi -qui se terminera par l’inexcusable « pétage » de plomb de l’Italien à Sepang-, et tout autant dans les trésors d’ingéniosité qu’il aura développé pour ne pas inquiéter Lorenzo en piste. Qu’en pense Honda, son employeur, qui n’a que faire du titre de Marquez qui roule chez l’ennemi Yamaha ? C’est incroyable ! Imaginez une seconde Vettel bloquer Hamilton en course ou aux essais autant qu’il le peut, quitte à sacrifier sa propre saison, uniquement pour donner un coup de main à Rosberg au championnat, au simple prétexte qu’il est Allemand lui aussi. Dommage pour la moto qui nous a donné cette année un spectacle en course absolument fabuleux.