Les années "tout bagnole"
Incroyable époque où tout, absolument tout, dans notre univers était pensé pour la voiture : l’urbanisme, les loisirs, le shopping, les transports, le cinéma… Rien ne devait résister à notre nouvelle amie à quatre roues.
Désormais, la ville doit s’adapter à la voiture, et non pas l’inverse. Ce précepte, mis en œuvre par tous les dirigeants politiques de ces années bagnole, et en particulier Georges Pompidou, a forcément freiné le développement des transports en commun, avec notamment la disparition des tramways, revenus à la mode aujourd’hui. Le plus incroyable, avec le recul, est qu’aucun contradicteur ou presque n’est venu remettre en cause ces immenses projets urbains, aujourd’hui considérés comme dévastateurs. Il faut dire qu'à l'époque -et on l'oublie facilement-, ces axes routiers s'implantaient souvent sur des terrains occupés par des bidonvilles. Une double vertu donc pour ces projets, qui permettent de loger les populations les plus modestes dans des grands ensemble modernement équipés (eau courante, électricité...), mais qui ont bien mal traversé les époques. Les autoroutes au cœur de la cité nous étaient inspirées des Etats-Unis qui, avec quelques décennies d’avance sur l’Europe, nous montraient la voie à suivre sans le moindre doute.
Georges Pompidou : « C’est à la ville de s’adapter à la voiture, pas l’inverse. »
Cependant, l’avènement programmé du véhicule électrique et autonome (tout au moins en ville), pourrait remettre au goût du jour les politiques de déplacement de cette époque. Car lorsque les voitures émettront 0 émission, qu’elles se déplaceront seules et qu’elles seront interconnectées entre elles, signant ainsi la fin des embouteillages, il n’y aura plus aucune raison objective de la bouter hors de la ville.
Ce qu’il en reste :
Rien, et même moins ! C’est bien simple, en matière de circulation automobile, les années soixante-dix servent de contre-modèle absolu. Il s’agit de l’époque où l’on supprimait les tramways pour les remplacer par des rocades, des autoroutes urbaines, des voies express… Sans trop se préoccuper des problèmes de stationnement d’ailleurs. La pollution restait une préoccupation bien lointaine et le diesel commençait à se répandre, principalement chez les taxis. Bref, très exactement l’inverse de ce qui se passe aujourd’hui. Mais la voiture autonome et électrique pourrait bien changer la donne dans les proches années à venir.